• Des élections municipales rouennaises et d’un opéra participatif

    On ne peut pas dire que les élections municipales rouennaises passionnent les foules, je n’en entends jamais parler et pour trouver quelque chose à lire sur le sujet il faudrait se baisser, comme l’autre jour dans ma ruelle où les soutiens de l’un des candidats de la droite centrée (ou du centre droitier), le nommé Bures, avaient laissé le nouveau numéro de son journal de campagne sur le pavé, faute de pouvoir franchir interphones et digicodes, et je ne me baisse pas pour lire ce genre de littérature.

    Toutefois ce matin me parvient via Internet le programme du nommé Robert, en fonction depuis que Fourneyron fait Ministre à Paris. Qu’en retenir ? Rien. Il se propose lui aussi, comme Bures, de gérer les affaires courantes, boucher des trous ici, refaire une place ailleurs, ouvrir une nouvelle ligne de bus, organiser des kermesses gastronomiques, estudiantines et de musiques zactuelles, etc.

     « Avec cet inventaire de « mini-projets », le maire sortant, dont l’image technocratique colle au costard, veut ainsi prouver qu’il est un élu de proximité, à l’écoute de ses citoyens et prudent dans l’utilisation de leurs impôts. » écrit perfidement Céline Bruet, la journaliste de Paris Normandie.

    « Un programme ne doit pas être une succession de projets pharaoniques. » déclare Robert en écho. Autant dire qu’avec lui (ou avec Bures) Rouen continuera son chemin vers le statut de petite ville de province, cependant que les villes voisines poursuivront leur développement : Caen où se construit une pharaonique Médiathèque (architecte : Rem Koolhaas), Amiens où s’organise le pharaonique déménagement des étudiant(e)s vers le centre ville dans la Citadelle (architecte : Renzo Piano).

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    Fourneyron, qui a sabordé la Médiathèque de Rouen (architecte Rudy Ricciotti), avait quand même un ou deux projets audacieux dans son programme lors des dernières municipales, comme ce remonte-pente électrique pour vélos vers les Hauts de Rouen, jamais réalisé, je me demande pourquoi.

    Il aurait pourtant été utile à certains profs des Beaux-Arts pour rejoindre les nouveaux locaux de leur Ecole l’an prochain.

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    Rien pour moi à l’Opéra de Rouen avant le mois de février, c’est le moment de l’opéra participatif que Frédéric Roels, Directeur, a importé de Belgique, une initiative qui aurait plu à Philippe Muray, le contempteur de l’homo festivus.

    Pauvre Wagner dont on fête les deux cents ans en charcutant son Vaisseau Fantôme. Le voilà réduit de moitié, pour un public de moutards et leurs parents, choristes d’un soir.

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    Et dire qu’il y aura même des adultes non munis d’enfants pour aller ouïr et voir cette version allégée. C’est comme s’ils lisaient Moby Dick dans la version de la Bibliothèque Verte.

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