• Des Perdriel et des Perdrial

    Ecoutant Claude Perdriel, patron du Nouvel Observateur, raconter sa vie sur France Culture dans l’émission A voix nue, j’apprends qu’il est né au Havre, ville où l’on trouve deux fois le nom de Perdrial sur le monument aux morts, m’a-t-on dit.

    Les Perdriel sont assez nombreux en France, les Perdrial beaucoup moins. J’ai longtemps cru qu’il n’y avait que les membres de ma petite famille pour porter ce patronyme.

    Jusqu’au jour où, à Val-de-Reuil, deux dames Perdrial m’ont fait la surprise d’une visite, ayant trouvé mon adresse dans l’annuaire du téléphone. Venues de la région parisienne, elles souhaitaient regrouper, lors d’une fête, tous les Perdrial autour de leur père vieillissant. J’appris ce jour-là que des Perdrial, il y en avait deux ou trois dizaines, habitant en Haute-Normandie, en région parisienne et du côté de Nantes.

    Mon peu de goût pour les réunions de famille et la circonstance aggravante que l’ancêtre soit un militaire à la retraite font que je n’ai jamais revu ces deux dames, mais j’ai pu vérifier leurs dires quelques années plus tard grâce à Internet, me réjouissant que ces Perdrial visibles n’aient rien pour me faire honte (on y trouve notamment une scénographe, un animateur du mouvement pédagogique Freinet et une directrice adjointe au cinéma au Ministère de la Culture).

    J’ai une hypothèse pour ce peu de Perdrial et ce davantage de Perdriel, vivant dans les mêmes régions. Les premiers ne seraient-ils pas nés d’une erreur lors des déclarations en mairie (un e qui devient a) ?

    Dans le Dictionnaire étymologique des noms et prénoms de France (Larousse), pas plus de Perdriel que de Perdrial, je ne trouve que des Perdrix (avec comme variante lyonnaise Perdriat). Ce patronyme est qualifié de sobriquet (chasseur de perdrix ou peureux comme une perdrix) ce qui me rappelle mon passage par l’Ecole Normale de Garçons d’Evreux où mes bons camarades m’appelaient Perdreau.

    Je me souviens aussi qu’un jour au Bec-Hellouin, les musiciens du groupe Enfantillage, pour qui mes élèves faisaient les chœurs dans deux chansons de leur premier disque, allèrent visiter l’Abbaye Notre-Dame du Bec. Croisant l’un des moines, ils lui parlèrent de moi et celui-ci, mal comprenant, leur répondit :

    -Le père Drial, non il n’y a pas de père Drial au Bec-Hellouin.

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    Sur un mur de la rue Malpalu : « Sans espoir, tout devient possible »

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    Lisant, la nuit dernière, Vision du cloître, l’ouvrage consacré aux dessins de Mère Geneviève Gallois paru à la Réunion des musées nationaux, je découvre qu’une exposition de ses œuvres a eu lieu au Musée des Beaux-Arts de Rouen en deux mille quatre. Sans doute accaparé par mes obligations professionnelles, je n’y ai pas pris garde. Henri Jeanson ne le disait pas sans raison Travailler, c’est bon pour ceux qui n’ont rien à faire.

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