• Devant la Préfecture de Rouen avec les Comités de Soutien aux familles menacées de reconduite à la frontière

    Mercredi après-midi, ce n’est pas le meilleur moment pour fréquenter le Son du Cor, des parents y venant boire tranquillement sans s’occuper de leurs moutard(e)s, mais en ce moment le bruit des travaux dans la rue empêche d’entendre les cris et je peux donc lire assez tranquillement Une histoire de la lecture d’Alberto Manguel. Je suis au bout de cette histoire quand il est l’heure pour moi de rejoindre la Préfecture.

    Là, je me joins au rassemblement organisé (avec l’aide du Réseau Education Sans Frontières) par les Comités de Soutien aux familles de l’agglomération de Rouen menacées de reconduite à la frontière.

    Sept familles sont concernées et présentes avec celles et ceux qui les soutiennent, parents d’élèves et enseignant(e)s de l’Ecole Mozart à Darnétal, de l’Ecole Marie Houdemare et du Collège Barbey d’Aurevilly à Rouen, du Lycée Professionnel Colbert au Petit-Quevilly,  de l’Ecole Aragon-Prévert et Lurçat au Houlme, de l’Ecole Bachelet à Rouen, de l’Ecole Bastié au Grand-Quevilly, de l’Ecole maternelle Maupassant à Canteleu, du moins en théorie car au moment de faire le point pour savoir qui est là, il semble qu’il y ait des absents.

    Je ne sais jamais bien à quoi sert que j’y sois, au moins à raconter ce qui se passe, conséquence de la politique nationale sarkoziste.

    Paris Normandie, Radio Bleu et la radio des Hauts de Rouen sont présents et s’entretiennent longuement avec les familles pendant que les Comités de Soutien tentent d’obtenir une entrevue avec les services de la Préfecture.

    C’est non.

    Les élu(e)s à écharpe tricolore qui soutiennent le mouvement s’en mêlent.

    C’est oui.

    Une délégation entre donc dans la Préfecture. Je ne reste pas. Je ne sais pas si cela a servi à quelque chose. Ce que je sais, c’est que les vacances approchent et que l’été peut être la saison des mauvais coups.

    *

    D’Alberto Manguel, Une histoire de la lecture, je vais vite oublier ce que j’ai appris, d’autant que j’ai sauté pas mal de pages. Je note toutefois ceci, cité par l’auteur, tiré d’une lettre de Franz Kafka à son ami Oskar Pollak en mil neuf cent quatre : « Il me semble d'ailleurs qu'on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un bon coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire  (…) Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. »

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