• Didier Super au Trianon Transatlantique de Sotteville-lès-Rouen

                Je sais bien qui je vais voir et écouter ce soir, Didier Super, c’est elle qui me l’a fait connaître en m’envoyant quelques aimepétrois. Certains sont moins informés, ce mardi soir au Trianon Transatlantique à Sotteville-lès-Rouen (derrière moi, on sait seulement que c’est déjanté et provocateur). D’autres sont du genre fanatique et attendent d’en découdre.

                Le rideau rouge est fermé. Au Nord, c’étaient les corons, chante Pierre Bachelet, une chanson choisie par le Didier qui, invisible, invite chacun(e) à ranger caméras et téléphones, il en marre de se retrouver sur Youtube ou Dailymotion, l’hypocrite.

                La scène apparaît, meublée d’une chaise, de deux micros, d’un seau, et, avec son air de Douai, l’artiste entre, désastreusement habillé, gras du bide, une guitare à bout de bras. Il commence par un feu d’artifice bricolé. J’ai bien fait de m’asseoir au quatrième rang. L’explosion a lieu dans le seau, lamentable.

                Comment faire quand sa guitare n’est pas munie de sangle ? Didier a sa technique, il s’en fabrique une avec de l’adhésif à cartons. Évidemment ça colle un peu mais le voilà prêt à chanter (si je puis dire). Il y en a pour tout le monde, les pauvres, les handicapés, les Juifs, les homos, les Arabes, les clochards, les Noirs, mais Y en a des biens, et que font ces enfants chinois à fabriquer des jouets de mauvaise qualité au lieu d’aller à l’école ? L’incorrectement politique et le mauvais goût sont les deux ficelles de Didier Super qui regrette le résultat des dernières présidentielles : « j’aurais préféré que ce soit la conne à la place du nazi ».

                Quand il ne chante pas, il bricole, se livre par exemple au gonflage d’un préservatif usagé trouvé dans la rue avec explosion et projection dans la salle. J’y échappe et ne serai pas obligé d’aller faire le test dans trois mois.

                Il répond aussi aux invectives du public qui reste éclairé pendant tout le concert. Je trouve ça un peu lourd mais on est comme ça dans le Nord.

                J’aime mieux quand il chante ses insanités. Elles me font rire. Derrière moi, c’est moins sûr, déjanté et provocateur certes, mais ils ne s’attendaient pas à ça, ils ont peut-être un mongolien, un catholique ou un caniche dans leur famille.

                Ça se termine, Didier Super, ovationné par son « public acquis » (comme il dit) demande au type du son d’envoyer « une musique de merde » pour faire comprendre à tout le monde qu’il est temps de partir et ce n’est pas gentil pour Carla Bruni.

    Partager via Gmail Yahoo!