• En attendant l'Armada prochaine

                J’y retourne quand même au Marégraphe malgré la bande-son nuisible. Elle est d’ailleurs en sourdine ce mardi. Une chaise colorée, une table ronde, un café, un verre d‘eau, un livre et de quoi écrire, j’ai tout ce qu’il faut  Le spectacle est gratuit, allées et venues sur le quai, ballets des tables voisines, beaucoup plus de monde que l’année dernière.

                Je termine la lecture d’un recueil de trois longues nouvelles de Jim Harrison publié par Christian Bourgois en deux mille six sous le titre L’été où il faillit mourir. Un livre marqué « Service de presse » dont s’est débarrassé le bénéficiaire. Il vaut vingt-trois euros et je l’ai payé un, quarante pour cent moins cher que mon café en terrasse.

                La dernière nouvelle, Traces, est autobiographique. Harrison y parle de lui-même à la troisième personne. Je note cette phrase : Il ressentit le désir secret de devenir idiot et de prendre un boulot ordinaire, mais la seule possibilité qui s’offrait à lui, à savoir l’enseignement, le rebutait.

                Tiens, mais qui sort du Marégraphe ? Patrick Herr, l’ancien député de droite de Rouen, à la tête d’une armada de quinquagénaires mâles, déjeuner de travail sans doute. C’est un boulot de préparer l’arrivée de l’armée des voiliers de juillet. Son regard se tourne vers le sixième pont de Rouen (le mal nommé Flaubert) qui fait barrage et devra se lever pour les laisser passer.

                Tous les dimanches, dans l’espoir que tout se passe bien, que les câbles ne trahissent pas, que le tablier se lève sans souci, il met un cierge à Saint Gustave.

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