• En lisant Facéties et compagnie de Christian Dotremont de Jacques Calonne

    Une après-midi au Son du Cor je lis Facéties et compagnie de Christian Dotremont de Jacques Calonne (Editions Quadri, exemplaire numéro six cent quatre-vingt-cinq), un ouvrage hommage au peintre poète belge du mouvement CoBrA qui choisira en mil neuf cent soixante-huit de retourner dans son village natal, Tuervueren, où il s’installera à Pluie de Roses, maison d’accueil pour vieillards. Il a quarante-six ans et s’y sent bien car, dit-il, « Ils font moins de bruit que les jeunes ». Christian Dotremont passera là une dizaine d’années avant de mourir à l’âge de cinquante-six ans au sanatorium Rose de la Reine à Buizingen.

    Des anecdotes relatives au facétieux Dotremont, je retiens une poignée :

    Projet : un théâtre à deux entrées. Lorsque les spectateurs sont installés, on lève le rideau : ils se trouvent face à face.

    Projet avec Seeger, en 1946 : une loterie, tous les billets sont gagnants, les lots sont constitués par d’autres billets de loterie.

    Disait Dotremont : « On peut toujours compter sur la mémoire, elle oublie tout. »

    Signe de ponctuation de son invention et qui apparaît parfois dans ses lettres : la virgule d’interrogation.

    A Dublin, en 1963, il se fait photographier devant la maison natale de James Joyce, lisant un roman de Simenon.

    -Monsieur, êtes-vous Français ?

    -Non, intellectuel.

    D’un couple dont la femme était fort belle : « Ça ne m’intéresse qu’à moitié. »

    *

    Moqué je suis, par l’un de mes fidèles lecteurs, en raison de mon «juste pas envie» d’hier : « Et pourquoi pas «juste pas possible»? Tu regardes trop de séries américaines en véheffe et en cachette. »

    Il m’explique à quoi il fait allusion : « À un tic de langage anglophone qui se répand de manière agaçante en français par la faute de traductions audiovisuelles paresseuses. Just great / just impossible / just awesome et par chez nous c’est surtout juste pas possible qui prend, mais il y en a d’autres. Mais just et juste n’ont pas le même sens. L’équivalent le plus proche serait Tout bonnement, ou tout simplement, mais ça passe moins bien en post-synchro. »

    Damned, j'ai dû attraper ça l'année dernière. Je vais faire en sorte de m'en débarrasser.

    Partager via Gmail Yahoo!