• En lisant L’amour est un chien de l’enfer de Charles Bukowski

    Lecture appropriée à un ouiquennede de trois jours qui s’apparente à une traversée du désert : L’amour est un chien de l’enfer de Charles Bukowski, précisément la première partie, publiée au Sagittaire en mil neuf cent soixante-dix-sept, un an après sa parution aux Etats-Unis, mon exemplaire ayant été trouvé au Clos Saint-Marc il y a quelques semaines.

    Quelques extraits qui montrent l’homme :

    les femmes du Texas sont toujours/ en bonne santé, et en plus la mienne/ nettoie mon frigo, mon évier,/ la salle de bains, et elle cuisine et me/ prépare d’excellents petits plats/ et elle lave aussi/ la vaisselle. texane

    l’amour aussi sèche, pensai-je/ en revenant dans la/ salle de bains, et même plus vite/ que le sperme. la fin d’une courte histoire

    et au lieu d’être raisonnable/ je me demande qui la baise en ce moment ?/ j’imagine qu’elle doit être en train de filer le grand frisson/ à un quelconque fils de pute. défaite

    ils me dégoûtent/ avec cette façon d’attendre la mort/ où ils mettent autant de passion/ qu’à voir un feu passer au vert. feu vert

    c’est la même situation que précédemment/ ou que la fois d’avant/ ou que la fois de la fois d’avant./ il y a une bite/ et il y a un con/ et plein de problèmes. ça alors

    quand je souffre sur/ cette machine à écrire/ je pense à ce que je subirais/ si j’étais à Salinas/ à ramasser des salades. l’héritage des humbles

    « vos poèmes sur les filles se liront/ encore dans 50 ans d’ici/ quand les filles auront disparu »,/ me dit au téléphone mon éditeur./ cher éditeur/ les filles ont déjà disparu. ce soir

    *

    Et ce zeugme dans M.T. :

    et nous prîmes de la mescaline/ et le ferry pour l’île

    (M.T , pour méditation transcendantale)

    *

    Autre lecture mais à petites doses, celle de « Mon grand petit homme… », mille et une lettres d’amour à Victor Hugo écrites en cinquante ans par l’exaltée Juliette Drouet (L’Imaginaire/Gallimard) :

    Si je n’avais été ton amante j’aurais voulu être ton amie. Si tu m’avais refusé ton amitié, je t’aurais demandé à genoux d’être ton chien, ton esclave. (à Monsieur Victor Hugo en ville, mil huit cent trente-trois)

    Quand viens-tu coucher avec moi ? La question est un peu féroce, n’est-ce pas ? Mais moi, je n’y vais pas par quatre chemins, si j’ose m’exprimer ainsi, et ce n’est qu’au lit que je me sens de force à lutter avec toi pour l’abondance et le richesse d’expression qui me manquent absolument, chaussée et corsetée.  (sept mars mil huit cent trente-sept)

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