• En lisant la Correspondance amoureuse de Balthus avec Antoinette de Watteville (un)

    Je viens de passer plusieurs nuits à lire la Correspondance amoureuse de Balthus avec Antoinette de Watteville publiée en deux mille un chez Buchet Chastel. Elle regroupe les lettres échangées entre mil neuf cent vingt-huit et mil neuf cent trente-sept par les deux amoureux (elle à Berne, lui à Paris) qui mettront bien longtemps avant de pouvoir vivre ensemble. Ce sont leurs deux fils, Thadée et Stanislas Klossowski de Rola, qui ont établi cette édition, du vivant du peintre et avec son soutien. Ce livre est l’un des cadeaux de Noël que m’a faits mon amoureuse.

    Cette Antoinette, enfantine, sensuelle et rieuse (telle qu’il voudrait que fussent toutes les jeunes filles), lui en fait voir à Balthus, hésitant entre lui et un autre, nommé Gin, qui en bave lui aussi. Ses fils la présentent dans la préface comme une grande fille blonde athlétique et fragile, asthmatique, traînant dans les bars avec des diplomates au temps de sa prime adolescence, j’ai fait trop de folies dans ma jeunesse, écrit-elle à dix-neuf ans. Un jour, Balthus, n’en pouvant plus de ses atermoiements, tente de se suicider au laudanum. C’est Antonin Artaud qui, le découvrant inanimé dans son grenier de la rue de Fürstenberg, lui sauve la vie.

    Un grand plaisir que cette lecture offerte par celle qui me tient la main … le seul être auquel je confie mes pensées les plus intimes, auquel je dis tout ce que je sens, tout ce que je veux, tout ce qui me touche et m’émeut, auquel enfin je dois de ne pas me sentir complètement seul, comme l’écrit Balthus à Antoinette le six septembre mil neuf cent trente-quatre.

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