• En lisant Les Disparus de Daniel Mendelsohn

    J’achève ma lecture nocturne des Disparus de Daniel Mendelsohn, pavé de six cent quarante-six pages publié par Flammarion (avec une couverture navrante que le ferait passer pour un ouvrage de basse condition), dans lequel il raconte l’enquête qu’il mène pour savoir quand, où et comment sont morts pendant la Deuxième Guerre Mondiale le frère de son grand-père, sa femme et ses quatre filles (les seuls de la famille à être restés à Bolechow, village successivement polonais, russe, allemand et ukrainien) après avoir en vain appelé au secours la parenté expatriée.

    Terrifiante histoire que celle que raconte Daniel Mendelsohn, qui rappelle que pour exterminer les Juifs il n’y eut pas que les nazis et que du jour au lendemain des voisins sympathiques peuvent se transformer en tortionnaires sadiques, ce que l’on a revu dans la défunte Yougoslavie et au Rwanda, ce que l’on reverra.

    S’attardant sur les dangers de la proximité, il se souvient que lui-même, enfant, a un jour battu son frère jusqu’à lui casser volontairement un bras.

    Refermant ce livre, me revient la formule d’Albert Cohen que je cite de mémoire : « L’homme naît mauvais et la société le rend pire encore », avec laquelle je suis tout à fait d’accord.

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