• Encore dans les rues de Rouen pour dire à Sarkozy d’aller se faire Fouquet’s avec sa réforme des retraites

    Ce mardi matin, la pluie s’arrête juste avant que ne commence la manifestation. C’est la sixième à dire non au Tout Puissant de la République et à sa prétendue réforme des retraites. Il est dix heures, la foule est là mais le départ est différé d’une demi-heure pour permettre à celles et ceux retardés par des blocages d’arriver. J’entends dire que certain(e)s ne peuvent venir car plus d’essence dans les réservoirs. Des qui n’ont pas besoin d’essence, ce sont les lycéen(ne)s qui arrivent par grosses vagues : « Saint-Saëns résistance » « Flaubert en colère » et cætera. En revanche, peu d’étudiant(e)s sont présent(e)s, hormis les Staps, futur(e)s profs de sport, et des adhérent(e)s de l’Unef.

    Je marche derrière la bannière unitaire (comme disent les syndicats), pas loin d’une femme qui conteste l’allongement de la durée de la vie au moyen d’une pancarte où elle a écrit les noms des siens morts avant d’avoir soixante ans. Une autre propose une pétition pour mettre à la retraite anticipée un type âgé de cinquante-sept ans dont le niveau de pénibilité n’est plus supportable. Un vieux est plus radical, criant « Sarkozy au poteau ».

    L’immense cortège, après avoir pris les trois ponts, remonte la rue de la Jeanne (dite rue des Banques). Je m’arrête en haut, n’ayant pas envie de poursuivre par les boulevards jusqu’à la Préfecture, et regarde passer les troupes.

    Quand s’approchent les branlotin(e)s, la personne qui est à côté de moi me dit « Attention, on est devant une banque ». En effet se tient là une agence du Crédit du Nord. Je traverse la chaussée pour éviter d’être atteint par les œufs. Il n’en pleut guère sur cette ultime banque mais les précédentes ont été bien servies, me dit-on, et en jets de peinture également.

    -Au moins, ça va relancer les entreprises de nettoyage, entends-je alors que sans attendre la suite je m’apprête à rentrer à la maison, tandis que des gros bras de la Cégété expulsent des jeunes à écharpes sur le visage.

    Il est treize heures et la fin du défilé est encore loin.

    *

    Postant du courrier rue de la Jeanne dans l’après-midi, je constate qu’effectivement les banques en ont pris plein la façade. Giclures d’œuf et explosions de peinture leur donnent un aspect un peu négligé.

    Il y en a eu pour tout le monde : Crédit Agricole, Caisse d’Epargne, Béhennepé, Bred, Crédit Lyonnais, Crédit Mutuel, Barclays, Crédit Foncier et autres. Une faveur pour la Société Générale : elle a été décorée d’un grand cœur avec à l’intérieur le nom de Kerviel.

    Un qui s’est fait remarquer aussi dans cette rue, c’est le marchand de lunettes Afflelou. Sa publicité démago « Partez sans payer » a été entourée d’un cercle de peinture verte. Plus qu’à nettoyer sa vitrine, l’incitateur à la délinquance.

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