• Erotisme et pornographie sur l'antenne de Radio Campus Rouen

                Me voici à nouveau l’invité d’Enivrez-vous, l’émission littéraire de Radio Campus Rouen, il s’agit cette fois de parler de la littérature érotique ou pornographique, ou comme je préfère l’entendre de littérature évoquant explicitement la vie sexuelle.

                Cette fois-ci pas d’Emmanuel Goudé pour me donner la réplique, il est empêché. Je me retrouve donc seul avec Nicolas qui ne connaît aucun des auteurs dont je veux parler, il n’est pas étudiant en lettres, et qui doit avant tout s’occuper de la technique, autant dire que je me débrouille quasiment tout seul pour faire l’historique de ce genre littéraire (si c’en est un) me basant sur l’Histoire de la littérature érotique de Sarane Alexandrian parue en édition de poche chez Payot et sur les quatre énormes tomes de l’Anthologie historique des lectures érotiques établie par Jean-Jacques Pauvert chez Stock/Spengler.

                Quatre mille ans d’écriture pornographique évoqués en vingt minutes avec lecture d’un délectable échantillon de l’Histoire de l’œil de Georges Bataille, je présente ensuite trois ouvrages : La Mécanique des femmes de Louis Calaferte (Folio), Le Manuel de civilité de Pierre Louÿs (Allia) et La fille derrière la salle de bains de Marie-Laure Dagoit (Le Cercle Poche), ne pouvant m’attarder autant que prévu sur le dernier.

                Car le temps passe vite quand on parle dans un micro, n’ai même pu faire diffuser que trois des six chansons chaudes apportées avec moi. Julien, l’étudiant qui anime l’émission suivante, tourne comme un fauve autour du studio avec l’envie de nous mettre dehors. J’ai juste deux minutes pour lire un dernier texte, j’en suis l’auteur, cela s’appelle Pornographie, il a paru en mil neuf cent quatre-vingt dix-huit dans la revue Pris de peur et figure en bonne place cette semaine dans mon blog littéraire, on peut aller y faire un tour.

                L’insolite et l’illicite sont les deux ingrédients indispensables de toute pornographie, c’est Marguerite Yourcenar qui le dit et je suis bien d’accord avec elle, c’est avec cette citation que j’ai commencé l’émission, une émission pendant laquelle je n’ai pas parlé du caractère subversif de cette littérature dite pornographique, pas le temps ni l’occasion de tout dire, alors je le dis ici et à cette heure, en ce temps de retour à l’ordre moral illustré par les propos du candidat et de la candidate sélectionnés par le bon peuple pour le second tour des récentes présidentielles.

                J’espère avoir fait rêver les auditeurs et surtout les auditrices pendant cette petite heure, l’une d’elles m’écrit ce matin : « Ce que tu as lu était si captivant que me suis trouvée un peu… gênée  quand ma mère s’est ramenée dans ma chambre au beau milieu de l’extrait de Georges Bataille… Oups… ».

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