• Escapade à Auvers-sur-Oise

                Une dernière escapade avant la reprise des cours (pour elle), je l’emmène ce dernier mercredi d’août quelque part près de Paris (avec pour seul indice : un champ de blé).

                -Je ne trouve pas, m’avoue-t-elle.

                A Pontoise, l’évidence lui saute aux yeux sous la forme d’un panneau indicateur.

                Je me gare près de l’étonnante bouquinerie installée dans d’anciens wagons de chemin de fer, un panneau l’annonce ouverte vendredi samedi dimanche, mais elle semble plutôt abandonnée. J’y suis entré, il y a un certain nombre d’années, pour en ressortir totalement déçu.

                Un peu désorienté, je m’adresse à un autochtone costume cravate qui obligeamment nous indique la bonne direction :

                -L’église est là derrière, un peu plus haut vous avez le cimetière et en passant, au carrefour, vous avez l’auberge où vivait Van Gogh.

                C’est un plaisir de parcourir les ruelles pentues et les champs environnants de ce village dont l’ambiance est quasi méridionale. Ici et là (et en situation), des reproductions des toiles de Vincent. Rien n’a changé, semble-t-il, à Auvers-sur-Oise depuis le suicide du peintre.

                -On se croirait à l’intérieur du tableau, me dit-elle devant le champ de blé aux corbeaux.

                C’est au cimetière surtout que nous sommes émus devant les tombes enlacées de lierre de Vincent et Théodore.

                Les Lettres à Théo figurent à son programme de lecture des mois à venir.

                -Je n’ai jamais rien lu de plus triste sur la condition de l’artiste dans la société, lui dis-je tandis que je la photographie, son bras posé sur ta pierre tombale de Vincent.

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