• Exposition Biographies à la Galerie photo du Pôle Image rue de la Chaîne à Rouen

    -Toute photo est autobiographique, déclare Didier Mouchel, responsable de la photographie au Pôle Image Haute-Normandie, jeudi soir dans la galerie de la rue de la Chaîne où c’est jour de vernissage.

    De verglaçage aussi, je suis arrivé ici prudemment, pas envie de me recasser la clave. Le riverain tarde à saler ou sabler devant sa porte, qu’il soit commerçant ou non. S’il est commerçant, il a l’excuse d’être occupé à ouvrir et fermer son tiroir-caisse.

    L’exposition se nomme Biographies. Elle présente les œuvres de quatre jeunes artistes du coin (c’est dans le cahier des charges du Pôle Image) et n’attire pas l’élu(e), ce qui nous épargne le discours vaseux.

    Franck Boucourt, photographe indépendant spécialisé dans la nature, montre des images de jardins familiaux. Ces dos courbés sur la terre basse font presque mal au mien.

    Alan Aubry, ancien élève de l’Ecole Régionale des Beaux-Arts de Rouen, montre des images de retour en Afrique du Sud où il fut enfant quand son père y construisait une centrale nucléaire. J’y vois trop le poids des leçons reçues pendant ses études.

    Chung-Liang Chang, élève de cinquième année de cette même école, montre des photomontages où il apparaît partagé entre sa vie actuelle en France et celle d’avant à Taïwan. J’ai du mal à m’intéresser à ces histoires d’identité.

    Cécile Tombarello , ancienne élève de la même école, montre des portraits d’enfants et d’adultes. Elle s’inspire des peintures de la Renaissance italienne et flamande. Ce sont ses photos que je préfère parce qu’elles me donnent à penser.

    Le froid implique le vin chaud, semble-t-il. Je m’en abstiens prudemment, choisissant un gobelet de rouge, grignotant deux trois tartines de je ne sais quoi, observant parmi les présent(e)s, le groupe des beauzarteux et beauzarteuses. Groupe, agglomérat, grumeau, je ne sais, pas un(e) pour faire un pas de côté. Restant collé(e)s les un(e)s aux autres, incapables de se séparer, ils et elles semblent s’aimer autant que se détester.

    Dans la Galerie du Pôle Image, ce jeudi soir, se trouve aussi la femme qui l’autre jour à Paris dans l’entrée de la Maison Européenne de la Photographie me sauta presque au cou. Ce soir, elle m’ignore. C’est que nous sommes à Rouen.

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