• Exposition Bonnard en Normandie au Musée des Impressionnismes de Giverny

    Après avoir sérieusement fêté le diplôme de celle qui me rejoint le ouiquennede et une courte nuit agitée (orages récurrents et claquesons d’abrutis ayant gagné je ne sais quoi), nous partons mal réveillés sous le ciel menaçant pour le département de l’Eure. L’intention est de visiter gratuitement (premier dimanche du mois) l’exposition Bonnard en Normandie à Giverny. En chemin, nous nous arrêtons à Léry où se tient un vide grenier perturbé par les averses (j’y trouve une cocotte-minute pour remplacer celle qui m’a été fidèle pendant quarante ans jusqu’au grippage de son vissage et deux cédés des Clash) et à Ailly pour la même raison et sous le même ciel (j’y trouve un téléphone filaire et un cédé de Paco Ibanez).

    Nous sommes en avance sous nos parapluies devant les grilles du Musée des Impressionnismes, bientôt rejoints par un groupe de retraité(e)s cornaqué par deux bonnes sœurs. L’une d’elles indique à ses ouailles que c’est quarante-cinq minutes pour la visite avant d’aller voir les jardins de la maison de Monet.

    A dix heures, nous entrons et, pour fuir le nombre, commençons par les salles deux et trois. Nous n’y sommes qu’en compagnie d’une femme. À un moment, celle-ci s’approche et nous dit que c’est merveilleux d’être seul avec des tableaux qui semblent nous appartenir.

    L’exposition Bonnard en Normandie regroupe des tableaux et dessins de l’époque où l’artiste vivait à Vernonnet (à cinq kilomètres de Giverny, de mille neuf cent dix à mil neuf cent trente-huit) dans une modeste maison appelée par lui La Roulotte, période de transition entre l’époque Nabi et celle du Cannet. On y trouve aussi quelques photographies de la vie du peintre et de ses rencontres avec Monet. Elle est due à Marina Ferretti Bocquillon, conservatrice avisée, et bénéficie d’un lieu fait pour cela, vastes salles de belle architecture. Les paysages, intérieurs, nus (Marthe, Marthe et encore Marthe), autoportraits et natures mortes de Bonnard y sont à l’aise et nous plaisent. Celle qui me tient la main aime la façon modeste dont Pierre Bonnard se peint lui-même, en robe de chambre, dans la pénombre, et cætera.

    Nous sortons de là au bout de quarante-cinq minutes, contents, et je la reconduis dans sa famille, qu’elle se repose avant d’aborder lundi son premier emploi, deux semaines de travail, et puis après vacances.

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    Visite également, samedi, avec celle qui m’accompagne, de Marges, l’exposition de photographies de Patrizia Di Fiore à la galerie du Pôle Image, rue de la Chaîne à Rouen. Patrizia Di Fiore y montre les zones pavillonnaires qui défigurent les bords des villages de Haute-Normandie (c’est pareil dans presque toute la France et ailleurs), des maisons toutes semblables où s’ennuient, invisibles, celles et ceux dont le rêve entretenu fut l’accession à la propriété. On est heureux de ne pas habiter là.

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    Vu enfin la statue restaurée de Rollon. Un imposant socle met le chef viking en hauteur. Dommage : son gros doigt dirigé vers le bas aurait pu servir aux branlotines et branlotins qui glandent dans le jardin de l’Hôtel de Ville pour s’entraîner à l’usage du préservatif.

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