• Exposition Gilbert et George chez Thaddaeus-Ropac

    Sera-t-elle à Paris l’an prochain? Impossible de le savoir encore. C’est donc peut-être la dernière fois que j’ai rendez-vous avec elle dans la capitale en fin d’après-midi. Avant cela, un peu avant dix heures ce mercredi, j’arrive boulevard Saint-Michel où il fait déjà chaud pour un tour rapide des libraires alors que d’autres s’intéressent aux soldes de vêtements (mais pas avec le même enthousiasme qu’à Rouen).

    J’ai la chance de trouver chez Boulinier pour bien moins que son prix neuf Irrespektiv le catalogue, dû à lui-même, de l’exposition éponyme de Kendell Geers vue à Lyon en décembre dernier. Suffisamment content, j’en reste là, allant m’installer dans l’un des fauteuils du jardin du Luxembourg. J’y lis N’entre pas si vite dans cette nuit noire d’António Lobo Antunes dans l’édition de poche parue chez Points Seuil. C’est un vrai plaisir, comme tous les livres de cet auteur. Il écrit d’ailleurs toujours le même. Ainsi font les écrivain(e)s les plus intéressant(e)s.

    Cet ouvrage coûte dix euros en librairie, un prix conséquent, témoin de l’augmentation que subit le poche depuis quelque temps. J’ai payé mon exemplaire vingt centimes, un prix dérisoire, témoin de la baisse que subit l’occasion dans les vide-greniers.

    Je pique-nique puis reprend ma lecture tandis que derrière mon dos s’accordent des musicien(ne)s. Il est près de midi et demi. C’est l’heure du concert donné dans le kiosque. Les deux bus des musicien(ne)s sont garés dans le jardin, immatriculés en Autriche. Ce sont des Tyrolien(ne)s qui jouent de la musique américaine, des marches déjà entendues ici autrefois, jouées par d’autres venu(e)s d’ailleurs.

    J’écoute un peu puis, après un café au Malongo, passe la Seine pour me rendre rue Debelleyme, croisant en chemin un Vélib’ repeint en gris pâle parsemé de gros points rouges. Il est accroché au milieu des autres dans l’un des multiples lieux de parcage, attendant le client ou la cliente, plutôt rare si j’en juge par la quantité de vélos immobilisés. Pédaler dans la chaleur n’excite pas foule.

    J’entre chez Thaddaeus-Robac où l’on se soucie autant de moi que si j’étais l’homme invisible. Je viens voir Jack Freak Pictures, une exposition d’œuvres récentes de Gilbert et George. Elle se compose de photos mosaïques inspirées par le drapeau britannique. Jeux de miroir et de kaléidoscope occupent les deux salles de la galerie, du Gilbert et George de bonne facture décliné en dix-sept images aux couleurs vives. La seconde salle regroupe les très grands formats. Sur quelques photos, les deux compères apparaissent en pied grandeur nature. Ils ont sacrément vieilli depuis la dernière fois que l’on s’est vu, eux et moi.

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