• Exposition Henri Cartier-Bresson au Centre Pompidou

    C’est au moment précis où commence l’émission de Radio Aligre dont l’ami Loïc Boyer est l’invité pour y parler de ses activités d’éditeur de livres pour enfants (collection Cligne Cligne chez Didier Jeunesse) que j’entre chez Book-Off, rue du Faubourg Saint-Antoine, avec un lourd sac de livres à revendre à bas prix. Lui venu d’Orléans, moi de Rouen, sommes à quelques centaines de mètres l’un de l’autre mais nous ne nous verrons pas, son emploi du temps ne le permettant pas. Le mien n’a qu’une rubrique, celle consacrée au glandouillage.

    Sorti de la bouquinerie, je prends le bus jusqu’au Quartier Latin. J’y déjeune rue de la Harpe à l’Oie qui Fume d’un habituel menu à dix euros près d’un groupe d’auteurs et éditeurs de romans policiers dont les notes de frais doivent être limitées. Plutôt que parler de livres, ils parlent de télé, du Commissaire Moulin, « Qu’est-ce qu’il devient Yves Renier, doit être vieux maintenant. »

    Je vais fouiller dans les bacs de trottoir de Gibert Joseph et Boulinier. Chez ce dernier un livre à vingt centimes pourrait m’intéresser. Il n’a pas d’étiquette de prix. Je le signale à l’un des vendeurs. Ce dernier ne doit pas avoir le droit de prendre une initiative car il va montrer l’ouvrage au gérant. « Trois euros », dit celui-ci, toujours aussi mal aimable. Il peut se le garder. Une autre fois, je décollerai l’une des étiquettes rouges « vingt centimes » et la mettrai sur le livre démuni.

    Je retraverse la Seine et pour rentabiliser ma carte d’adhérent du Centre Pompidou monte tout en haut voir l’exposition Henri Cartier-Bresson. Nulle attente à l’entrée mais pas mal de monde à l’intérieur et que des tirages originaux, c’est-à-dire des photos petites, format page de revue, carte postale ou même grand timbre poste.

    La peste soit de ce souci d’authenticité, je n’aime la photo d’exposition qu’en grand format, peu m’importe que ce ne soit pas l'originale. Je ne fais que parcourir à grand pas l’ensemble des salles surchauffées, sitôt entré, déjà ressorti.

    Redescendu, je vais boire un café à La Mezzanine, trouvant parmi les serveuses une ancienne élève des Beaux-Arts de Rouen. Cinq ans d’études pour devenir serveuse ? Oui, mais dans un lieu culturel d’importance.

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    Devant une agence Manpower près de l’Opéra, des drapeaux et des manifestants à chasuble de la Cégété. Je refuse leur tract. La veille, la Cégété de Fessenheim a qualifié les activistes de Greenpeace grimpés sur l’un des réacteurs de la plus dangereuse des centrales nucléaires françaises, de terroristes.

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    Le soir venu, je mérite une assiette de frites Chez Léon. Au mur, une affiche de la Galerie Saint-Germain, boulevard du même nom, vante une exposition de Marius Zabinski « the last cubist master ». Il était temps que ça se termine en effet.

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    Dans le train du retour, je lis le Journal d’un touriste de Jerome K. Jerome (Arléa), ouvrage distrayant. Tiré de ce livre, ceci : Je fus agréablement déçu.

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