• Exposition Yayoi Kusama au Centre Pompidou

                Après avoir enfin vu ensemble l’exposition Edvard Munch du Centre Pompidou, celle qui m’accompagne m’entraîne au niveau Un où devant un public plus jeune et moins nombreux s’expose la première rétrospective française consacrée à l’artiste japonaise Yayoi Kusama.

                Passée du grouillement artistique américain des années soixante à l’enfermement psychiatrique volontaire depuis son retour au Japon en soixante-treize, Yayoi Kusama est surtout connue pour ses petits pois, ses petits pois, toujours ses petits pois, réminiscence de ses hallucinations d’enfance. Un intérieur aux gommettes fluorescentes en témoigne à l’entrée. Je découvre avec celle qui me tient la main et qui la connaît mieux que moi.

                L’exposition est vaste et montre les facettes du travail de l’artiste, dont certaines m’intéressent peu. Je retiens surtout les vidéos des performances américaines (happenings disait-on) de l’époque Peace and Love Anatomic Explosion, Body Painting (nudité publique, libération sexuelle et contestation politique) et les installations réalisées à base d’objets domestiques agglomérés et hérissés de bites molles en tissu.

                La dernière salle est consacrée à l’un de ses environnements lumineux à miroirs où l’on se réfléchit infiniment dans toutes les directions, en quoi Yayoi Kusama voit une chambre à méditation, où tous les deux nous aimons nous perdre. C’est pour moi l’occasion de me souvenir de celui exposé au Musée des Beaux-Arts de Rouen (dans lequel j’avais emmené mes élèves de maternelle), il y a déjà bien longtemps, quand ce Musée présentait encore des œuvres un peu excitantes.

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    Terminé pendant le voyage à Paris la lecture des Carnets de l’aspirant Laby (Médecin dans les tranchées) (Pluriel Hachette Littérature) en songeant à grand-père Jules qui vécut cette abominable guerre et fut blessé à Verdun. Combien de ses copains de tranchées atrocement mutilés ou morts a-t-il dû voir ? A chaque repas de famille, il nous saoulait avec sa guerre, sans jamais véritablement en parler.

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    Cet aspirant Laby supporte la barbarie sans broncher, s’offusquant seulement qu’on tarde en haut lieu à lui donner la médaille de guerre.

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