• Fin de matinée au Tribunal Administratif de Rouen

                Sous le parapluie, je prends le chemin du Tribunal Administratif de Rouen, ce jeudi en fin de matinée. Place des Carmes, Flaubert va mieux. Sa jambe, plâtrée par les étudiants en médecine lors de leur grève, est désormais déplâtrée. Je choisis de passer par la rue Beauvoisine où les travaux s’achèvent afin de voir un peu ce qui apparaît dans la vitrine de la bouquinerie de Joseph Trotta et à presque onze heures, j’entre dans la salle d’audience.

                C’est pour soutenir une famille venue d’Algérie dont les enfants sont scolarisés à Rouen dans une école de la rive gauche. Cette famille a reçu une Obligation à Quitter le Territoire Français. Elle a eu des démêlés avec des terroristes là-bas et tient à ce qu’on reste discret sur son compte. Il y a foule pour la soutenir, des membres du Réseau Education Sans Frontières, des parents d’élèves et une institutrice de l’école concernée. La défense est assurée, efficacement comme d’habitude, par Maître Rouly et la décision pour dans trois semaines.

                Maître Rouly est là également pour cinq ou six autres dossiers. D’autres affaires suivent mais sans avocat et hors la présence de ceux qui risquent la reconduite à la frontière.

                Il faut tendre l’oreille pour comprendre de quoi on parle dans chaque dossier, sauf lorsque c’est l’avocat qui s’exprime. La commissaire du gouvernement, dont l’élocution est imparfaite et le débit monotone, ne fait guère d’effort pour être entendue du public. Pour cette profession de juge où l’oral tient tant de place, ce serait bien, me dis-je, que la formation inclue un stage dans un théâtre.

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