• Hyvernaud et Rouen

    En balade avant la pluie vers le faubourg Martainville, avec en tête le souvenir de ce qu’en dit Georges Hyvernaud dans La peau et les os, le récit qu’il fit de sa captivité après la deuxième guerre mondiale.

    Retrouvé l’endroit dans le livre. Citation : « Les hôtels Renaissance, les églises du treizième siècle, je m’en fous. Mais j’ai passé des heures à flanôcher dans Martinville. Martinville, c’est un quartier de Rouen. L’un des lieux les plus désolés que je connaisse. Pour voir de la vraie pauvreté, il faut se balader à Martinville. De la belle pauvreté vraiment, bien authentique, bien grasse, bien pourrie d’alcool et de vérole. De la pauvreté pour connaisseurs. J’allais épier et renifler tout cela. Pas par amour du pittoresque : de tous les romantismes, c’est bien le romantisme de la crasse qui me paraît le plus indécent. Mais par une curiosité inquiète venue de l’enfance. La pauvreté, c’est une hantise et une menace pour les gens de ma race. »

    Georges Hyvernaud (qui ne se souvenait plus de l’orthographe de Martainville) a été professeur à l’école normale de garçons de Rouen, avant la deuxième guerre mondiale.

    De lui aussi ceci, toujours dans La peau et les os : « Beuret a une belle âme. Il croit au sens de la vie et à des choses comme ça. Il est maître d’école dans le Jura. Sa femme l’a plaqué pour un voyageur de commerce. Le sens de sa vie, c’est d’être instituteur et cocu. »

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