• Il pleut comme en Normandie

                Vendredi, samedi, Rouen ressemble à une ville de Normandie. C’est précisément ces deux jours-là que choisit la municipalité centro-sarkoziste pour faire essayer ces petits vélos Decaux.

                C’est encore Albert (tiny), maire, qui s’y colle, dans le quartier Saint-Sever. A califourchon sur son Cy’clic, dans sa tenue de cycliste (en costume gris), il dit la bêtise qu’on attend de lui : « Quand on a appris à faire du vélo à cinq ans, on sait toujours en faire cinquante ans plus tard. ». Je ne suis pas prêt de le croiser de nouveau en ville sur une bicyclette. Le vélo, c’est bon pour les autres, pas pour lui, particulièrement quand il pleut.

                C’est surtout bon pour la maison Decaux qui place ses panneaux publicitaires à chaque garage de Cy’clic. La nuit, elle comptera les sous que lui rapporteront les petits vélos et, pendant ce temps, le bon peuple ne pourra pas les emprunter. C’est du moins le motif officiel. Au fond, les petits sous importent peu. Le responsable de la maison Decaux l’avoue benoîtement dans Paris Normandie, « un vélo qui ne roule pas coûte moins cher qu’un vélo qui roule ». L’important, c’est la publicité et le commerce.

                Et ces vendredi et samedi bien normands, le commerce fait ce qu’il peut pour battre son plein, perturbé par le vent et la pluie, concurrencé, place du Vieux Marché, par les boutiques du Téléthon, cette obscénité médiatique, que j’évite pour aller m’asseoir à l’Agora Café, avant que n’arrive à Rouen celle que j’attends.

                J’y lis Libération que je n’achète jamais les samedis où il est lesté d’un Libération Next, supplément publicitaire, aujourd’hui « Spécial Cadeaux », que ce journal autrefois révolutionnaire fait payer un euro à ses gogos de lecteurs et lectrices.

                Il n’y a pas que les marchands de soupe pour faire de la publicité. Les Verts, ces comiques de la politique, s’offrent un quart de page dans ce Libération de samedi sous le titre « Halte aux changements climatiques ». Eh bien, allez-y les petits gars et filles vert(e)s, que je voie un peu de quoi vous êtes capables, arrêtez-les les changements climatiques, avec vos petits bras musclés.

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