• Journal du voyage en Amérique du Nord (25) : dimanche deux septembre deux mille douze, Philadelphie, Pennsylvanie (Philadelphia Museum of Art, balade à Fairmount Park et le long de la Schuylkill

    Le lendemain de notre arrivée à Philadelphie, nous partons de bon matin pour le Musée des Beaux-Arts, lequel ne se trouve pas bien loin de notre chambre d’hôtes de Fairmount Avenue. A l’ouverture, nous y payons un tarif réduit à notre bon vouloir (dix dollars chacun) car c’est le premier dimanche du mois.

    Nous visitons d’abord la section peinture moderne et contemporaine. Tous les noms célèbres sont là, nous y admirons notamment les beaux tournesols de Van Gogh, ne manquons pas de passer par la salle consacrée à Marcel Duchamp, découvrons celle dédiée à Cy Twonbly. Je note le troublant Autoportrait avec sa sœur d’Edouard Vuillard. A l’étage sont les maîtres anciens. Le bâtiment est vieillot et la muséographie aussi : peinture grise pour les murs, éclairage sombre, mélange hétéroclite des tableaux. Il y a peu de monde. Les gardien(ne)s ont la peau noire.

    Au moment de ressortir, nous constatons qu’hélas il pleut. On attend un peu à l’intérieur en grignotant des barres de céréales. De sympathiques sexagénaires québécois veulent savoir d’où l’on vient. Eux ont fait huit heures de bus pour venir ici.

    Sortis sous la pluie qui ne veut pas cesser, on se dirige vers la Fondation Barnes où l’on nous apprend que le nombre de visiteurs autorisés à entrer ce dimanche est atteint. Il aurait fallu réserver des semaines à l’avance. La Maison Barnes a une organisation particulière découlant du fichu caractère de son fondateur et du manque d’espace dans les salles. Heureusement pour nous, la jeune guichetière veut nous être agréable. Elle nous trouve deux entrées pour 10.30 a.m. demain lundi, celles de personnes qui ne viendront pas.

    Du coup nous voici déjeunant à 1 p.m. au Little Pete’s Restaurant, le breakfast lunch dinner de Fairmount Avenue situé au rez-de-chaussée d’un immeuble laid. La serveuse est très aimable avec les étrangers que nous sommes, la clientèle variée (âge, milieu social, couleur de peau). Décidé à être sage aujourd’hui, j’opte, comme elle, pour une salade accompagnée d’une assiette de patates douces frites et d’un verre de chablis. « Everything is good, honey ? » nous demande notre serveuse. Suivent un café et un thé. Il pleut toujours quand nous sortons, nous décidons de rentrer à l’appartement.

    Après une petite sieste d’une heure, la pluie ayant cessé, nous nous baladons dans Fairmount Park, le plus grand des parcs urbains américains, trois mille deux cent cinquante hectares, en longeant la Schuylkill River qui nous ramène en ville dans un paysage de bâtiments faussement romains, de ponts anarchiques, de mobilier urbain laid. Le son du festival Made in America parvient jusqu’ici, des policiers sont avachis sur les bancs. Quand je suis trop fatigué, on rentre chez Marcia et ses deux soeurs par le centre ville en chantant des chansons idiotes des années soixante pour se donner du courage. S’ensuit un léger dîner au rosé, chips, cranberries, figues.

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    Fairmount Avenue, presque en face de notre chez nous temporaire, on trouve une fresque murale à la gloire de Noam Chomsky, linguiste et philosophe anarchisant, né à Philadelphie en mil neuf cent vingt-huit. « « The most important intellectual alive » The New York Times », est-il écrit en bas du mur de briques rouges.

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    Philadelphia, ville de province, on s’y sent moins bien qu’à New York City. Les camions des éboueurs y ont été confiés à des artistes locaux et sont devenus œuvres de Street Art plus ou moins réussies.

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