• Journée à Briançon, nuitée à Villard-Saint-Pancrace

    La maison à ossature en bois n’a pas que des avantages, ainsi est-elle bruyante, le parquet craque, et sonore, j’entends ce jeudi soir jusqu’à vingt-deux heures la conversation des hôtes avec le couple qui dort également à Prelles au Brin de Paille et qui y dîne à table d’hôtes (pour ma part chaque soir je me contente d’une banane). J’apprends ainsi que ce couple de vacanciers est rouennais. C’est bien ma veine, me dis-je, espérant l’éviter au petit-déjeuner.

    Ce vendredi, je descends donc au plus tôt et ai heureusement le temps d’en terminer (le petit-déjeuner n’a rien d’extraordinaire mais le yaourt est biologique) avant que les Rouennais ne descendent à leur tour. Je réussis même à quitter la maison Brin de Paille sans les voir. « Ce sont peut-être vos voisins » me dit l’hôtesse quand je la paie (quarante-cinq euros, prix pour célibataire). « J’espère bien que non » lui réponds-je.

    Je prends la direction de Briançon, me gare à l’entrée, et par une longue montée qui passe devant le « Lycée d’Altitude » arrive à la vieille ville due à Vauban dont  je parcours les rues colorées et étroites, terminant ma visite par la Collégiale. J’évite les restaurants à fondues de cette ville haute mais ne trouve en bas que des restaurants à pizzas. L’espoir d’un menu ouvrier pourtant peint sur le mur de l’Hôtel Restaurant de la Gare s’envole quand la tenancière m’apprend qu’il n’y en a pas aujourd’hui mais que si je veux une pizza… Je continue ma recherche et opte faute de mieux pour un menu à treize euros aux Terrasses du Paradis où l’on me dit qu’on ne sert pas de vin en pichet, c’est la demi-bouteille ou rien, ce sera rien, c'est-à-dire de l’eau. La soupe épaisse est correcte bien que brûlante. Cela se gâte ensuite avec du jambon cuit qui ressemble à de la semelle grillée servi avec des frites surgelées. La salade de fruit finale est quelconque. De plus, je m’aperçois que les habitués en lieu et place du mauvais jambon ont droit à du canard. Lorsque je paie, je dis ce que je pense à la commerçante. Si le Paradis ressemble à ses Terrasses, il n’est pas utile de s’inscrire pour y entrer.

    Je prends un café au Central, écrit une lettre à celle qui est à New York depuis quatre semaines, lit la suite de la Correspondance de Vita et Virginia, puis retourne à ma voiture pour aller à quelques kilomètres de là. J’ai retenu une chambre d’hôtes pour trois nuits à la Riolette dans le village de Villard-Saint-Pancrace où l’école est décorée de calicots peints par des parents d’élèves qui refusent une fermeture de classe. « L’Ecole n’a pas de prix, elle n’a que des valeurs » dit celui qui donne sur la rue.

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    Briançon, la ville où toutes les lycéennes sont en pantalon, sauf évidemment l’anorexique.

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