• La collection De Pont à l'Institut Néerlandais de Paris

                Nouveau retour en arrière : mercredi dernier à Paris sortant de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, je contourne le bâtiment et trouve la rue de Lille. L’Institut Néerlandais se trouve au numéro cent vingt et un. Je dois remonter ladite rue, bien longue, quasiment jusqu’au bout pour le trouver, passant pas loin de l’Assemblée Nationale et croisant donc des policiers en gants blancs. C’est l’exposition d’un copieux échantillon d’œuvres en provenance du musée d’art contemporain néerlandais De Pont situé à Tilburg, dans une ancienne filature de laine, qui m’amène en ce lieu.

                Je paie l’entrée quatre euros. Cela me donne droit à un mini-catalogue format livre de poche. Muni de cet éclairage, je parcours les différentes salles du sous-sol et du premier étage où sont exposés les travaux de plus d’un artiste de talent, que je connais (Jean-Michel Alberola, Christian Boltanski, Marlene Dumas, Bernard Frize, Richard Long, Giuseppe Penone, Gerhard Richter, Bill Viola) ou que je ne connais pas encore.

                Je suis seul un bon moment puis je partage l’espace avec quelques autres, peu, et c’est bien ainsi. M’intéressent particulièrement l’installation de Christian Boltanski Les Concessions (des rectangles de tissu noir sont légèrement soulevés sous l’effet d’un ventilateur, dévoilant ainsi, très partiellement, les photos qu’ils cachent), les Deux fontaines, peintures de Thierry De Cordier (portraits d’hommes accablés, le premier intitulé Image de l’ivresse, le second Autodestruction), The First People, quatre grandes huiles sur toile (bébés nus) de Marlene Dumas, Crop une installation de Roxy Pine montrant grandeur plus que nature un champ de pavots (il y a goûté autrefois), les deux bébés peints par Gerhard Richter, façon photographie floue, Adrian Walker, artist, drawing from a specimen in a laboratory in the departement of anatomy at the University of British Columbia, une photo diapositive de Jeff Wall, présentée dans un caisson lumineux, (Adrian Walker dessine un bras momifié posé devant lui) et l’installation vidéo en forme de polyptique Catherine’s Room de Bill Viola (cinq écrans montrent à différents moments de la journée la même femme se livrant à des activités quasi religieuses dans une lumière très étudiée).

                Avant de rejoindre celle avec qui je dois passer la fin de la journée, je reviens vers ce qui m’attire le plus, m’attire et m’effraie tout à la fois, les dessins d’yeux sanglants de Berlinde De Bruykere et ceux d’yeux où germent arbre ou feuille de Giuseppe Penone. De quoi avoir un peu mal aux miens en sortant, mais il fait croire que j’aime ça.

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