• La manifestation rouennaise contre Sarkozy confisquée par le Parti Communiste et ses laquais

    Samedi, après un vide grenier décevant à Mont-Saint-Aignan et un excellent repas dans le jardin, celle qui me tient la main et moi allons rejoindre, place Saint-Sever, celles et ceux qui manifestent à Rouen contre la politique xénophobe de Sarkozy et de ses ministres.

    En arrivant, je me demande si nous ne nous sommes pas trompés de manif, tant sont présentes les affiches demandant la libération d’un franco palestinien prisonnier d’Israël. Ces affiches sont sous la garde de Jeunes Communistes. Ils veillent également sur une bâche bleue qui cache quelque chose. L’un de ces branlotins du Pécé veut me donner un tract. Je le refuse et lui dis que je ne suis pas venu pour ça. Si le Pécé veut faire une manifestation contre Israël qu’il la fasse, ce sera sans moi.

    -Pourquoi vous m’agressez ? me demande-t-il.

    Je lui dis que je ne l’agresse pas, que je suis juste pas d’accord avec lui : cette histoire de prisonnier n’a rien à voir avec l’objet de la manifestation d’aujourd’hui. Il insiste, ajoute qu’il s’agit de demander à Sarkozy d’intervenir pour délivrer ce prisonnier.

    -Ah, parce que vous discutez avec Sarkozy vous, eh bien pas moi. Mais rassurez-vous un jour vous ne serez plus jeune, et plus communiste non plus.

    Il s’en va distribuer ailleurs. Le monde arrive, assez fourni, sans plus, où ne figurent pas de Roms ni de Sans Papiers. Celle qui m’accompagne considère les nombreux cheveux gris et me déclare que le jour où les soixante-huitards seront morts, il n’y aura plus de manifs.

    Elle exagère un peu. Il y a sans doute autant de moins de cinquante ans que de plus.

    -Si tu as raison, lui dis-je, les dernières manifs auront lieu dans les maisons de retraite.

    -Je sais bien, c’est pourquoi je vais m’occuper d’eux en travaillant sur les maisons de retraite cette année.

    Vient le moment des prises de parole (comme on dit dans ce genre d’endroit). Le responsable du Collectif de Défense des Libertés Fondamentales évoque les tristes évènements de l’été, puis demande si quelqu’un(e) du Réseau Education Sans Frontières ou de la Ligue des Droits de l’Homme veut dire un mot. Que non. Un jeune homme en profite pour s’inviter au micro et le voici discourant sur le franco palestinien prisonnier et la politique d’Israël, puis un de ses complices d’un doigt autoritaire indique aux manifestant(e)s qu’il est temps de se retourner pour assister à un bel envol de ballons communistes libérés de la bâche bleue.

    Je retrouve le jeune homme un peu plus loin, une fois le cortège en route, et le félicite :

    -Bravo pour la confiscation de la manifestation.

    -Je n’ai fait qu’appliquer la réglementation collective, me répond ce néo-stalinien.

                Elle et moi veillons à ne pas nous retrouver derrière les porteurs et porteuses de drapeaux du Pécé, du Péhesse (sans ses élus les plus connus) ou d’Europe Ecologie, mais nous ne pouvons pas éviter d’entendre les slogans pas finauds.

                C’est celle que j’appelais la mamie de la Ligue Communiste Révolutionnaire qui hurle dans le micro. Elle est désormais membre de la Gauche Unitaire, un appendice du Parti Communiste, et élue au Conseil Régional de Haute-Normandie sur la liste de la gôchunie (n’ai pas voté). On l’entend répéter :

    « C’est par les Roms, c’est pas les émigrés, qu’il faut virer, c’est Sarkozy et ses laquais ».

    Celle qui me tient la main n’en peut plus de l’entendre confondre émigrés et immigrés. « On apprend ça à l’école primaire » s’insurge-t-elle. Je lui indique que la vocifératrice est une prof ou du moins l’était. Est-il malin qu’elle crie maintenant « Sarkozy au pilori » ?

    Arrivant au croisement de la rue de la Jeanne et de la rue du Gros, nous constatons que la manifestation de défense de la consommation est bien plus fréquentée que celle où nous nous trouvons, puis c’est la fin du parcours devant le Palais de Justice.

    Nous n’avons pas envie de rester une minute de plus avec cette extrême gauche inintelligente et manipulatrice aussi filons-nous à la maison.

    *

    Je n’ai aucune sympathie pour la politique de l’Etat d’Israël et pas davantage pour les politiciens palestiniens, sûr d’une chose : s’il existe un jour un Etat palestinien, ce sera une dictature.

    *

    Quand même trouvé un livre à Mont-Saint-Aignan, acheté avant tout pour son titre Le cheval est une femme comme une autre, anthologie de textes d’écrivains (et autres) consacrés au noble animal rassemblés par Jean-Louis Gouraud (Editions Pauvert).

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    Le soir, quelques images de la manifestation parisienne à la télévision : des Roms au premier rang, des Gitans pas très loin, de la musique un peu partout.

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