• La Normandie des photographes accrochée aux grilles de l'Hôtel du Département de Seine-Maritime

                Onze heures trente, une belle envolée de cloches au moment où je m’apprête à traverser en diagonale le parvis de la cathédrale, devant la porte principale un corbillard explique cela. Une dame touriste résume le sentiment général :

                -Dommage que ce soit pour un enterrement mais c’est joli.

                Je vais acheter des fruits et des légumes au marché de l’autre côté de la Seine et, quand je reviens, je m’attarde devant l’Hôtel du Département pour y revoir avant le décrochage La Normandie des photographes, cette sélection de photos prises naguère en Seine-Maritime, comme on dit maintenant, et jadis en Seine-Inférieure, comme on disait avant (nous des inférieurs ? allons allons, ce n’est pas possible, il faut changer de nom).

                Accrochées aux grilles par la bonne grâce du Conseil Général, ces photos font un peu de publicité au livre portant le même titre publié aux Editions des Falaises sous la double responsabilité de Farid Abdelouahab, historien d’art, et de Pascal Servain, spécialiste de la photographie normande.

                De la plus ancienne image (mil huit cent cinquante et un) à la plus récente (deux mille six), l’échantillon confronte images purement documentaires et images à intention artistique réalisées par des anonymes, des régionaux et des bien connus (Willy Ronis, Jacques Henri Lartigue, Jeanloup Sieff, Anita Conti, Robert Doisneau).

                J’ai un faible pour celle signée Doisneau représentant Georges Braque à Varengeville, appuyé sur une borne Michelin, habillé en ouvrier à casquette, un sobre portrait, bien loin des célèbres doisniaiseries scolaires, je me demande comment j’ai pu faire l’enseignant si longtemps sans jamais recevoir Les doigts plein d’encre en cadeau de fin d’année, il est vrai que j’ai eu pire.

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