• Le "cadeau" d'Intermarché

                Ce matin, je fais mes courses chez Intermarché. A l’heure de l’ouverture, je consulte ma montre, parmi celles et ceux que je côtoie régulièrement, qui comme moi attendent le lever du rideau et pour qui, semble-t-il, c’est la seule sortie du jour, je ne les croise jamais ailleurs.

                Il est neuf heures, le rideau s’enroule. On dirait le départ d’une course à pied pour vétérans. Certaines et certains se servent de leur chariot comme déambulateurs. Il s’agit de ne pas trop se faire distancer. Le classement se fait à la caisse et comme il n’y en a qu’une d’ouverte (Intermarché fait des économies de caissières) plus tu es mal classé plus tu attends.

                Ça va je suis troisième. Je demande à la caissière d’ôter de ma note l’avoir de ma carte de fidélité, car, oui, je suis fidèle à Intermarché, pour la raison que c’est le seul supermarché près de chez moi. Mon ticket de dix-sept euros soixante-dix-neuf est réduit à cinq euros vingt-et-un, un économie de douze euros cinquante-huit. Les quatrième et cinquième de la course à la consommation me considèrent, un peu envieux, ils pensent qu’Intermarché me fait un petit cadeau.

                Que nenni, brave gens. Pour financer cette carte de fidélité, Intermarché commence par augmenter ses prix de dix ou vingt centimes puis il rend ces centimes uniquement à celles et ceux qui font l’effort de s’inscrire pour obtenir sa fichue carte (carte qui permet par ailleurs à ce marchand de faire des études fines sur les habitudes d’achat de sa clientèle). C’est tout bénéfice pour le gros commerçant. Jamais il ne te fera de cadeau, au mieux il te rendra un peu de l’argent qu’il t’a volé.

    Partager via Gmail Yahoo!