• Le Conservatoire de Liège et ses invités aux Transeuropéennes

    Un peu de pagaille à l’entrée de l’église Saint-Sever pour le concert gratuit donné dans le cadre des Transeuropéennes par l’Orchestre Symphonique du Conservatoire Royal de Musique de Liège et ses invités, on ne sait pas de quel côté sont les « avec réservation » et les « sans réservation », ça rouspète jusqu’à ce qu’une des organisatrices place bien en évidence les affichettes, chacun dans sa file et tout le monde est content.

    Soixante-dix musiciens belges, un accordéoniste et un contrebassiste monégasques, un pianiste russe et une cantatrice canadienne d’origine arménienne, l’Europe musicale est vaste et n’a pas besoin de drapeau.

    J’ai la chance d’être au troisième rang mais tout à un prix et je dois subir la conversation d’une bande de choristes de Franqueville-Saint-Pierre, que des femmes dans la cinquantaine, une dominante et ses dominées, la dominante a amené là son mari, les dominées gloussent devant les fines allusions sexuelles de ce coq moustachu un peu déplumé : « Tout nu sous la douche, ah ah ah… ».

    Ouf voici qu’arrivent les musiciens, La liberté guidant le peuple de Gustavo Beytelmann, L’accordéon et la contrebasse de l’ensemble Résonances, venu de Monaco, se marient aux instruments de l’orchestre symphonique, venu de Belgique. Cela commence bien. Se joint ensuite à l’orchestre, Dmitry Demyashkin, l’époustouflant pianiste russe pour le Premier concerto pour piano de Prokofiev, les choristes de Franqueville-Saint-Pierre sont bleuffées, moi itou.

    Après l’entracte, retour de l’Orchestre symphonique du Conservatoire de Liège et place à l’opéra avec un échantillon de grands airs bien connus chantés par la Canadienne Alice Kutan qui, nous dit le programme, « s’est produite dans les plus grandes maisons d’opéra » . Enorme succès et ovation debout à l’initiative de la dominante des choristes de Franqueville-Saint-Pierre, on est bien obligé de suivre, on aurait l’air de quoi assis sur sa chaise.

    Les spectateurs satisfaits se dirigent en bon ordre vers la sortie, je laisse traîner mes oreilles :

    -C’est Monique qui va regretter de ne pas être venue.

    -Oui, c’est ce qu’on va lui dire d’abord, quand on la verra.

    Sur le parvis, j’entends que la chanteuse était formidable dans l’air de l’apnée, trop beau pour être vrai, mais c’est exact qu’elle était très bien dans l’air de Lakmé.

    Partager via Gmail Yahoo!