• Le Vaudreuil et son vide-greniers du quinze août

                Pas de pluie et même un beau soleil levant, au-dessus de la côte Sainte-Catherine, à l’heure où elle et moi quittons Rouen à destination du Vaudreuil, village d‘Eure, où se tient chaque quinze août, un grand vide-greniers.

                Elle me rappelle que c’est la quatrième fois que nous allons là-bas ensemble et nous nous réjouissons d’être toujours aussi bien.

                Je contourne finement le centre du village pour me garer près de la rivière d’Eure. Elle trouve d’emblée de bons stylos à dessin puis un dictionnaire de la peinture, une page par artiste, qu’il soit ancien ou contemporain. Je peste de n’avoir pas la même réussite jusqu’à ce que je déniche, pour vingt centimes pièce, trois livres qui font mon contentement : Vladimir Nabokov, toute une vie ou presque d’Andrew Field (biographie/ Seuil), Lignes de vie d’Etiemble (Arléa) et N’en faites pas toute une histoire de Raymond Carver (Edition de l’Olivier).

                Seulement, Le Vaudreuil est le seul village de la région ouvert au déballage le jour de l’Assomption et bien vite la foule des acheteurs et acheteuses nous décourage.

                Je croise là ma sœur et son mari, elle et lui désolés à l’idée de reprendre le travail lundi, ce qui me rappelle à quel point chaque année, au temps où je faisais l’instituteur, le vide-greniers du Vaudreuil me sapait le moral.

                Aujourd’hui, bien que fatigué, je ne suis pas dans le même état. La rentrée, affichée partout, se fait désormais sans moi. Quelle chance j’ai de laisser à d’autres cette fâcheuse occupation.

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