• Les Andelys et son vide grenier surfait, puis Poses, puis Rouen Cauchoise

    Pas trouvé le temps de retourner jeudi après-midi au Tribunal Administratif où un étudiant sans papiers avait besoin de soutien, un vendredi après-midi comblé par la visite surprise de celle qui étudie à Paris et c’est déjà samedi matin où, levé extrêmement tôt, je prends le chemin des Andelys.

    J’y arrive avant le lever du jour. Juste après le pont sur la Seine, le Château Gaillard surgit dans le noir, inquiétant. Je tourne à gauche au rond-point et me gare à la première occasion, pas envie de payer deux euros cinquante dans l’un des lieux de parcage officiels.

    A pied, je me dirige vers le centre de la ville et suis accueilli par les gendarmes comme chaque année. Le vide grenier des Andelys est réputé le plus important de France après Lille, mille trois cents exposant(e)s annoncé(e)s.

    J’évite le boulevard où sont concentrés les professionnel(le)s, cherchant mon bonheur dans la rue commerçante et les adjacentes où déballent les vendeurs et vendeuses d’occasion. J’y erre sans trouver de quoi me satisfaire. J’ai tellement de livres que bien souvent ceux que je trouve, je les ai déjà, ma mémoire défaillante étant compensée par le recours aux deux carnets sur lesquels tous sont notés.

    Le jour est bien levé, le ciel ensoleillé, tout le monde installé. Me sautent aux yeux (comme on dit) les nombreuses places restées vacantes. Nanties d’un numéro collé sur les trottoirs, elles obligent à de longs déplacements inutiles qui allongent d’autant les kilomètres à parcourir. Nous sommes loin des mille trois cents, ce samedi matin.

    Vers neuf heures, la sono se met à diffuser la plus normande des radios, qui accable le public avec des chansons d’Adamo et d’Hallyday. Un animateur somme les mal garés de déplacer leur véhicule sous peine de fourrière. Il donne la parole à Monsieur le Commissaire Général : « J’vous préviens, vous devez mettre sur votre stand l’étiquette qu’on vous a donnée quand vous avez payé. J’vais passer, ceux qui auront pas d’étiquette, c’est simple, j’les fais dégager », un peu de Johnny, un peu de Salvatore, retour du Commissaire Général : « Il fait beau, on est de bonne humeur, et là on me téléphone pour me dire que deux exposants sont en train de se battre. On m’connaît, je vais y aller et ça va riper ».

    Je quitte Les Andelys pour un lieu moins craignos, Poses, où le vide grenier des bords de Seine n’est pas aussi important que l’an dernier, puis rentre à Rouen.

    Après déjeuner, je visite le tout nouveau déballage de la rue Cauchoise, décevant lui aussi.

    Ce qui montre que je ne trouve pas toujours ce que je ne cherche pas.

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    Achetant un fromage au Marché U de la place du Vieux, je suis confronté à une vitrine sous clé. Près des caisses, là où dans d’autres supermarchés on trouve des bonbons à achat impulsif, sont proposés des vins à deux cent quatre-vingt-dix-neuf euros, trois cent quarante-cinq euros, etc. C’est peut-être dans ce genre de boutique qu’à Caen, Michel Onfray, le démago philosophe, achète son vin. Quinze mille euros de grands crus stockés dans la cave du père de sa compagne lui ont été dérobés, apprends-je avec retard.

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    A la Poste, rue de la Jeanne, je découvre que le guichet Philatélie a disparu, plus moyen d’être prioritaire pour acheter les timbres dits de collection destinés à embellir ma correspondance. Dans cette maison, chaque changement c’est une possibilité en moins.

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    Un garçon en terrasse au Son du Cor : « J’ai eu du mal à savoir qui avait pris cette décision, moi ou ma conscience. »

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