• Les Noces de Figaro à l'Opéra de Rouen

    Mardi après-midi, je passe à l’Opéra afin d’y retirer ma place pour Les Noces : pas terrible, au premier balcon, décentré. Je l’échange, après réflexion et bien que la guichetière m’ait précisé que cela durait quasiment quatre heures, contre un strapontin resté libre à l’orchestre.

    Le soir venu, je me pose sur l’inconfortable siège pour ce deuxième volume de la trilogie Beaumarchais mise en scène par Stephan Grögler. L’Orchestre est dirigé par Oswald Sallaberger dont les mains éclairées volètent au-dessus de la fosse, telle une mouette vénitienne. Le Chœur de l’Opéra est de la partie (que le socialiste régional Le Vern veut faire disparaître). La scène est sévèrement surélevée, bien dommage pour celles et ceux des premiers rangs. Quant à moi, j’ai le choix entre regarder ce qui s’y passe ou lire les surtitres en haut à droite. C’est dire qu’assez vite je n’y comprends rien (mais y a-t-il quelque chose à comprendre dans cette histoire adaptée par Lorenzo Da Ponte). Entendre à nouveau de l’italien me plaît bien, mais pas Les Noces, elles m’ennuient. Je ne sais si c’est la faute à Mozart.

    C’est une suite de rebondissements entre portes géantes et fenêtres géantes que l’on ouvre et ferme pour donner un peu de mouvement pendant qu’une sorte de lutin (présenté sur le programme comme un Monsieur Loyal) virevolte de ci de là.

    Comme on a dû se creuser la tête pour tenter d’animer ces ennuyeuses noces !

    Des chanteurs et chanteuses, je retiens la soprane Guylaine Girard qui fait la Comtesse Almaviva.

    C’est vrai que quatre heures sur un strapontin, ça donne mal au cul.

    Au moment des saluts, le Chœur de l’Opéra de Rouen manifeste. Chaque chanteuse, chaque chanteur et Gildas Pungier, le chef, déroulent une immense lettre. Le message est clair : SAUVONS LE ♥ DE L’OPERA. Il soulève les applaudissements.

    A la sortie, je signe la pétition.

    *

    Deux bons achats au Rêve de l’Escalier, rue Cauchoise : Le génie des orifices (esthétique des plaisirs de la table et du lit) de Jean-Pierre Dufreigne (Editions Belfond, mil neuf cent quatre-vingt-quinze) et le Dictionnaire littéraire et érotique des fruits et légumes de Jean-Luc Hennig (Editions Albin Michel, mil neuf cent quatre-vingt-quatorze), ce qui me fait songer qu’en septembre dernier, je me promettais de raconter ici dans quelles circonstances j’ai rencontré ce dernier, il y a plusieurs décennies.

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