• Les Variations Goldberg

    A la Halle aux Toiles, hier soir, pour y entendre au clavecin Les Variations Goldberg de Johann Sebastian Bach par le jeune Benjamin Alard, il y a peu élève du conservatoire de Rouen et aujourd’hui, à vingt-et-un ans, titulaire du grand orgue de l’église Saint-Louis en l’Ile de Paris.

    La file d’attente s’allonge dans le grand escalier. L’accordeur n’en a pas fini avec l’antique instrument. Chacun se plonge dans le programme. Derrière moi, on se gausse en lisant le rapprochement hardi entre ces Variations Goldberg, les Cathédrales de Claude Monet et les Exercices de style de Raymond Queneau :

    -C’est sûr, Bach a dû y penser quand il composait ses variations !

    Benjamin Alard est en route pour une heure quinze de jeu effréné et termine l’épreuve en s’essuyant le visage à grands coups de mouchoir.

    On applaudit bien fort et longtemps. Il salue le public en pliant en deux son grand corps avant de disparaître dans les coulisses.

    En rentrant, je songe au livre de Nancy Houston, Les Variations Goldberg, romance, l’histoire d’une claveciniste invitant chez elle trente personnes aimées pour leur faire entendre l’œuvre de Bach, chacune monologuant intérieurement le temps d’une variation. Un livre que j’ai beaucoup aimé à l’époque de sa lecture. Nancy Huston écrit-elle toujours des livres aussi intéressants ? Je l’ignore n’ayant pas lu les plus récents. Ce qui est sûr, c’est que le dernier a obtenu le prix Femina, et ça c’est quand même la pire des choses qui puisse arriver à une écrivaine.

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