• Mercredi, en balade à Paris

                Près de moi, dans le train, quatre dames institutrices et professeures vont à Paris, elles aussi. C’est mercredi. Elles ont un programme, trois musées puis le Jardin de Plantes. L’une d’elle a tout organisé. Les trois autres n’ont qu’à suivre. Ce sont des artistes également. Elles font de l’aquarelle et ne sont pas pour l’art moderne. Elles disent que l’art conceptuel, c’est juste vider sa poubelle. Elles pourraient me rendre malade, si je ne l’étais déjà.

                A la station de métro, au lieu de la ligne onze je prends la douze, ou l’inverse, je ne sais plus. Je m’en aperçois quand en vain dans le couloir je cherche sur les panneaux la station Belleville.

                -Tu veux un plan ?

                Je me retourne et découvre, me considérant narquoisement, une connaissance rouennaise. Un plan, j’en ai un, ce qui ne m’empêche pas de me perdre. Nous échangeons quelques mots. Il part vers des photos à voir. Je repars à l’aventure et retrouve mon chemin.

                A Belleville, je fais le tour du marché aux puces sauvage. Beaucoup sont Chinois(e)s ce matin parmi les vendeurs et vendeuses, des Arabes aussi, des Africain(e)s (qui parlent des trois cents noyé(e)s du naufrage dans la Méditerranée d’un bateau d’exilé(e)s clandestin(e)s) et quelques Gaulois(e)s. Au milieu des livres à vendre, j’aperçois Libre de Nicolas Sarkozy, en poche chez Pocket. Il est des objets qu’on ne devrait pas sortir de la poubelle.

                Le soleil m’enjoint d’aller jusqu’à Beaubourg à pied. Je croise le canal Saint-Martin, le long duquel je m’attarde, un café verre d’eau pris Chez Prune, authentique faux vieux mastroquet comme je demande qu’il s’en établisse à Rouen, puis je pique-nique au bord de l’eau, cerné par les pigeons, ces rats qui ont des ailes. Des policiers à vélo s’occupent de ma sécurité.

                Pas très faim, je reprends le chemin, traverse l’horrible place de la République et aperçois bientôt le Centre Pompidou. A l’intérieur, l’exposition Calder m’attend.

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