• Mettant dans l’urne par un temps de chien du Parti Pirate le bulletin

    Il fait encore plutôt beau quand je quitte Paris chargé comme un baudet. C’est à hauteur de Porcheville que ça commence à se gâter. Plus on s’approche de Rouen, plus les vitres du train sont striées de gouttes de pluie. Je peste d’avoir à ouvrir le parapluie en arrivant et c’est quasiment trempé que j’arrive chez moi. J’en repars illico pour le lycée Camille-Saint-Saëns avec dans ma poche le bulletin du Parti Pirate dont le programme est sommaire mais permet au moins de voter ailleurs.

    Je constate en entrant dans la cantine qu’on ne se presse pas pour accomplir son devoir de citoyen (comme ils disent). Je glisse mon bulletin dans l’urne et rentre sans croiser qui que ce soit, le parapluie au-dessus de la tête, à l’arrivée pas moyen de le refermer.

    Comment fait-on pour jeter un parapluie qui ne peut plus se refermer, voilà qui m’occupe un moment.

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    Le soir venu, j’apprends que le Pirate rouennais Benoît Sourd-Blévin obtient zéro virgule soixante-dix pour cent des voix exprimées. Cela aurait pu être un peu plus si ses bulletins avaient été en nombre suffisant dans les bureaux de vote. Certains électeurs qui n’en avaient pas ont voulu en chercher dans les poubelles mais les assesseurs l’ont empêché. Je ne sais s’ils en avaient le droit.

    Ce que je sais, c’est que dimanche prochain je resterai chez moi, pas question de voter pour la socialiste Valérie Fourneyron coupable du démantèlement de la Médiathèque de Rouen.

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    Un endroit où j’aimerais voter au deuxième tour de la Législative, c’est à La Rochelle. Avec quel enthousiasme je donnerais ma voix au dissident socialiste contre Royal la parachutée.

    Quel plaisir si elle est battue d’être la même année débarrassé de Sarko le fat sot et de Marie-Ségolène la pure hautaine.

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    Encore que cela aurait été drôle de la voir s’agiter au perchoir de l’Assemblée Nationale, la Madone du Poitou, tentant de ramener le calme lors des empoignades entre la droite et la gauche en criant « Fraternité Fraternité ».

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    Et puis en ces jours de mauvais temps persistant, cela aurait permis de savoir si est toujours d’actualité le proverbe ancien : « Il va faire beau les oies sont perchées. »

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