• Mísia en concert à l’Opéra de Rouen

    Programmation inhabituelle ce samedi à l’Opéra de Rouen, de la chansonnette portugaise avec Mísia, j’y suis avec celle qui m’a exceptionnellement rejoint dès vendredi soir. Elle n’a pas de place et en attend une à cinq euros. Cela va être possible car beaucoup d’abonné(e)s ne sont pas là : « Quoi de la variété à l’Opéra, vous n’y pensez pas ! »

    Je suis en corbeille pas trop mal placé, un fauteuil que j’abandonne pour la rejoindre dans une loge que nous avons pour nous deux. Dans la voisine, un abonné qui la quittera avant la fin du concert.

    Je sais pour avoir récemment écouté cinq émissions documentaires de France Culture consacrées au Portugal à quel point le fado y est mal considéré par celles et ceux qui pensent, musique compromise avec le fascisme de Salazar hier, musique pour touristes aujourd’hui, mais je m’en moque j’aime ça.

    Mísia chante pieds nus en noir, accompagnée de ses quatre musiciens : Guilherme Banza à la guitare portugaise, Daniel Pinto à la basse acoustique, Joao Bengala à la viola de fado et Luis Cunha au violon. Elle chante les poètes de son pays, notamment Fernando Pessoa. Elle chante aussi en turc, en italien (une chanson de Luigi Tenco, l’amoureux suicidé de Dalida) et en français (Les Mots d’amour d’Edith Piaf, a cappella). Elle parle aussi beaucoup, un peu trop pédagogue, mais parfois intéressante, ainsi quand elle s’insurge contre le mauvais sort fait à la statue de Fernando Pessoa par les troupeaux de touristes « Pessoa vivait seul, il buvait seul, il écrivait seul ».

    Je sors content de ce concert, celle qui m’accompagne un peu moins, énervée par les discours de la chanteuse. « Elle se la raconte un peu », me dit-elle, une expression dont j’ai horreur mais je ne lui en veux pas, elle vient de passer presque deux semaines en permanence avec celles et ceux qui parlent comme ça.

    Passant devant le Palais des Congrès en destruction, elle s’enthousiasme et regrette ne pas avoir son appareil photo. Elle revient de Riga mais on ne peut pas dire que plus rien ne l’étonne.

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