• Orphée, chorégraphie de Montalvo-Hervieu, à l’Opéra de Rouen

                Jeudi soir, après avoir dû bouder le vernissage de la rétrospective Vera Molnar au Musée des Beaux-Arts de Rouen où je n’aurais eu que le temps d’entendre les discours, je me rends à l’Opéra où l’on danse. Je suis en corbeille devant une loge dans laquelle s’installent deux femmes et leur vieux père grognon. Les deux sœurs parlent d’un autre :

                -Il est dégueulasse. Il est pas soigné.

                -Oui, c’est un homme tout seul

                -Il faut qui se trouve une femme.

                -Il a qu’à venir habiter à Rouen.

                -Il est pas da Rouen.

                C’est que pour être de Rouen il faut y être né. Dominique Hervieu et José Montalvo sont respectivement Directrice et Directeur Artistique du Théâtre National de Chaillot mais je ne sais pas s’ils sont de Paris. Leur chorégraphie Orphée est ici montrée, c’est une promenade dansée à travers le mythe dudit et ses différentes déclinaisons. Quatre chanteurs lyriques, deux chanteurs africains, un théorbiste, un violoncelliste, un acrobate sur échasses et un handicapé à béquilles sont présents sur le plateau avec les danseuses et les danseurs. Ce qui me gêne, c’est la vidéo omniprésente, qui fait dialoguer les interprètes avec leur image géante ou avec celle d’animaux fantastiques. Le poids de ces images m’empêche de porter attention à la danse.

                A l’issue, le public est enthousiaste, comme il est écrit sur le livre programme, pour ma part non. « On peut en faire des choses avec la vidéo » remarque le vieux père grognon que ses deux filles vont ramener chez lui. « Oui hélas », me dis-je en rentrant seul chez moi.

    *

                Folklorique voisinage au Socrate où je lis l’après-midi de ce vendredi les inintéressants carnets intimes de la jeune femme de Dostoïevski :

                -Tu sais que j’ai eu un petit frère par mon père.

                -Ah bon ! Tu t’entends bien avec ta belle-mère ?

                -Non, j’ai failli la frapper il y a une semaine, elle avait dit à mon père : va te faire enculer, alors qu’elle s’était barrée pendant trois semaines avec le petit sans lui, qu’est-ce qu’elle se croit, une gamine de vingt-sept ans.

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