• Paris Normandie au Son du Cor

                Lundi après-midi au Son du Cor, une terrasse bien déployée, il ne pleut plus et donc pas mal de monde, essentiellement les habituels habitués (dont ceux qui attendent toujours un quatrième pour aller chercher les boulettes et faire une petite pétanche) et quelques touristes intrépides (ceux capables de passer commande en français car ici on ne parle que la langue de chez nous).

                Je lis Mon père et moi de James Richard Ackerley, publié chez Dix/Dix-huit, l’histoire bien réelle de cet écrivain homosexuel qui découvrit après la mort de son père la vie secrète de celui-ci, concrétisée notamment par l’existence de trois demi-sœurs. J’aime les histoires de famille, avec leurs non-dits et leurs turpitudes (si bien montrés dans ses films par Ingmar Bergman qui vient de mourir), cela me rappelle la mienne.

                Un jeune homme s’assoit pas très loin, il salue une de ses connaissances et lui annonce qu’il est là afin d’écrire un article sur le Son du Cor pour Paris Normandie. Il est pigiste, employé pour l’été, et l’été justement de quoi peut-on bien parler dans un quotidien de province quand il ne se passe rien, et pour ne rien se passer, à Rouen il ne se passe vraiment rien. Cela c’est moi qui le dis, lui il prend la chose très au sérieux, il espère être engagé définitivement un jour. Alors il écrit sur son cahier et il attend que la patronne arrive pour lui poser des questions, je verrai bien ce qu’il raconte quand j’emprunterai le journal en question au Son du Cor un jour prochain.

                Ce dont je suis certain, c’est qu’il ne terminera pas son article en citant la chute de cette chanson de Charles Trenet Le son du cor, parodie du poème Le cor d’Alfred de Vigny :

                J'aime le son du cor
                J'aime le corps du son
                J'aime le sort du con le soir au fond de moi...

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