• Pour Florimond Guimard

                Florimond Guimard est professeur des écoles à Marseille. Ce lundi vingt-deux octobre deux mille sept, il passera en procès après avoir manifesté avec deux cents autres personnes, à l’appel du Réseau Education Sans Frontières, à l’aéroport de Marignane, le onze novembre deux mille six, afin de s’opposer pacifiquement à l’expulsion d’un père de famille sans papiers dont les enfants sont scolarisés dans l’école où il enseigne.

                Il est accusé de « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique, en réunion, avec arme par destination ». L’arme en question est sa voiture.

                Selon la loi, il risque trois ans d’emprisonnement et quarante-cinq mille euros d’amende. Condamné, il perdrait son travail.

                Ce samedi vingt octobre deux mille sept, à quinze heures, je serai, à l’appel du Réseau Education Sans Frontières, devant le Palais de Justice de Rouen pour demander l’arrêt immédiat des poursuites contre Florimond Guimard et plus généralement l’arrêt immédiat des poursuites contre toutes les personnes poursuivies en raison de leur soutien aux Sans Papiers, pour protester contre la criminalisation de toute action militante de solidarité.

                Aujourd’hui, face aux menaces contenues dans l’article L six cent vingt-deux un du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « Toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de trente mille euros. », je signe, en ligne, sur le site du Réseau Education Sans Frontières, Le Manifeste des Innombrables :

                « Je déclare comme des milliers d’autres personnes résidant en France avoir soutenu, soutenir actuellement et/ou être prêt à soutenir un jeune majeur scolarisé, un enfant et sa famille sans titre de séjour pour leur permettre de poursuivre leur vie en France dans la dignité.

                Au nom de l’Humanité, je continuerai à aider des personnes dites sans-papiers à faire face aux décisions arbitraires et brutales qui brisent leur avenir et violent leurs droits fondamentaux.

                Je déclare refuser de me plier à des mesures indignes et inhumaines et agir ainsi, comme d’autres innombrables l’ont fait en d’autres périodes de l’histoire, en accord avec les principes du droit international qui protègent les migrants, les droits de l’enfant et la vie privée et familiale, comme avec les valeurs universelles de fraternité, d’égalité, de liberté et d’accueil dont se réclame notre République. »

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