• Que pèse la pensée d’un Nabe face à celle d’un Leopardi ?

    Bruits de presse, Frédéric Taddeï aurait des ennuis parce qu’il a invité Marc-Edouard Nabe (le parrain de son fils) dans son émission de télévision Ce soir (ou jamais !), lequel Nabe entend maintenant régler ses comptes avec Dieudonné et Soral dont il fut proche. Jamais regardé cette émission mais j’écoute Taddeï sur France Cul avec intérêt et suis content qu’il invite certains qu’on n’entend pas ailleurs (Gabriel Matzneff par exemple).

    « Je suis un grand admirateur du style littéraire de Nabe », déclare Taddéï. Ah bon. Personnellement, je trouve que Nabe écrit extrêmement mal. J’ai entre les mains l’un de ses romans autoédités (en vente dans les pharmacies ou les boucheries parisiennes), six cent quatre-vingt-six pages dont au moins la moitié de dialogue insipide. Pour le reste, ce ne sont que positions idéologiques et généralisations hâtives écrites à la truelle. Echantillon : Les trentenaires font les malins, mais ils sont dans l’amateurisme généralisé. Tout est raté, loupé, à côté de la plaque, bricolé, massacré, salopé avec l’alibi de la modernité, du trash et du bad, et l’assurance d’être dans son droit de tout faire mal, puisque l’époque le leur donne. Le moindre professionnalisme dans tout domaine est ressenti comme une faute. Et tout ça avec la certitude d’être subversif alors qu’ils bouffent à tous les râteliers du lieu commun. Les plus convenues petites vedettes de la branchouillerie bobo sont là comme dans les autres supports qu’ils dénigrent et dont ils croient s’éloigner. Le but c’est que tout s’annule : on prend plusieurs idées qu’on croit fortes et en les réunissant on arrive au néant, un néant confortable dans lequel les trentenaires amorphes se lovent. Ce roman, que je n’ai fait que feuilleter, s’intitule L’homme qui arrêta d’écrire. Il aurait mieux fait, en effet.

    Ce samedi, au Vascœuil, je préfère lire pour la troisième fois les Pensées de Leopardi, en prenant les notes qui me permettront d’en parler un jour ou l’autre.

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    Ce roman de Nabe fit l’objet à sa sortie d’un article de Pierre Marcelle dans Libération, courageux chroniqueur puisqu’il le lut entièrement, jusqu’à découvrir page cinq cent quatre-vingt-seize « un baroque «tout ce que j’ai acquéri». »

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    Dans la ruelle ce lundi midi, des lycéennes et lycéens, assis sur le pavé ou debout contre le mur :

    L’une : Ma mère, elle est fan de Stromae.

    Une autre : La mienne aussi, je lui ai offert le cédé.

    Un : Moi, c’est mon père, il a acheté le vinyle.

    La première : Le vinyle ? Ça existe encore les vinyles ?

    Lui : Ben oui.

    Une dernière : Et il a un truc pour écouter les vinyles ?

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    Des fans de Stromae, il y en a aussi chez mes ami(e)s du réseau social Effe Bé, surtout des femmes, quelques hommes aussi. Ça me laisse coi, moi qui trouve cela tellement mauvais.

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