• Ray Lema Trio au Hangar Vingt-Trois

                Petit public par la venue du Ray Lema Trio à Rouen, le Hangar Vingt-Trois a réduit la jauge avec un rideau noir qui ampute la salle d’un bon tiers et dans les deux tiers accessibles beaucoup de sièges restent libres. Le trio entre vite en scène : Ray Lema au piano, un bassiste  ganté et un batteur survolté. Dès la fin du premier morceau, Ray Lema est secoué d’une crise d’éternuements, il prévient :

                -Je suis malade, il va y avoir beaucoup de mouchoirs en papier par terre, beaucoup de moucheries.

                Je ne connais pas la musique de Ray Lema, je la découvre, c’est du jazz africain plutôt tranquille, je reconnais en passant l’indicatif d’une émission de France Culture, les Affinités électives. Le pauvre Ray Lema est à la peine, il réussit cependant à chanter sans encombre, d’une belle voix typiquement africaine, mais ne peut guère saluer sans être repris par la toux et les éternuements.

                Il explique qu’il est originaire du Congo, pas le petit Congo, le grand, celui où il y a aussi un grand bordel, qu’il va chanter une chanson évoquant les quatre millions de morts de ce grand bordel qui se déroule dans la plus grande indifférence internationale. Quatre millions de morts ? Je ne sais rien de ce qui se passe là-bas.

                Puis le courageux Ray Lema annonce qu’il va s’arrêter là, qu’il n’en peut plus, une dernière chanson pour laquelle il réussit à faire chanter le public normand, ce qui est toujours une performance, et il tire sa révérence.

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