• Récital Anna Kasyan à la Halle aux Toiles (pour l'Opéra de Rouen)

                C’est un peu dans le désordre. Me voici à la Halle aux Toiles mardi soir, draché par l’averse subie sans parapluie, afin d’y entendre Anna Kasyan, soprano. Je suis l’un des premiers arrivés et donc l’un des mieux placés. Ce n’est pas l’affluence (manque de curiosité pour les musiques arméniennes, russes et géorgiennes). De nombreux compositeurs sont au programme. Seuls les Russes me sont connus (Tchaïkovski, Rimski-Korsakov, Moussorgski, Rachmaninov).

                Derrière moi, une vieille dame énonce la maxime du jour : « C’est quand on se lance dans l’informatique qu’on apprécie les jeunes. » Et d’ajouter que son petit-fils l’aide bien, mais il manque de patience : « Ça fait déjà trois fois que je te le dis ». Le jeune n’est pas parfait.

                Une caméra est posée entre les chaises pour fixer la prestation d’Anna Kasyan, vite renversée par un vieux spectateur. Il la remet en place comme si rien n’était. Elle semble toujours fonctionner quand la soprano, robe noire à paillettes, commence à chanter. Elle est accompagnée par la pianiste Nino Pavlenichvili.

                L’ardente Anna Kasyan ne met pas longtemps à séduire le public, alternant les œuvres guillerettes et celles à caractère dramatique. Il est question de nature printanière et d’amour sensuel : « Allons au bois, cueillir la framboise ».

                Elle récolte beaucoup d’applaudissements et offre un petit Offenbach en cadeau.

                Je quitte la Halle aux Toiles content de ce concert, mais soucieux pour des raisons personnelles (comme on dit). Ce que je ne raconte pas ici, si ce n’est qu’arrive en pleine nuit celle qui a pris le dernier train Paris Rouen.

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