• Respirant un autre air à Paris

    Particulièrement bruyant mon trajet jusqu’à Paris ce mercredi avec dans le train à partir de Mantes une moutarde qui hurle dans les bras de son père « Pourquoi tu pleures, pourquoi tu pleures » et dans le métro un cinglé qui hurle au jihad « J’ai pas de fusil, en France c’est interdit, mais aux Etats-Unis, j’ai le droit, j’ai un fusil, je te tue ».

    Le calme règne au Café du Faubourg où je lis Libération. Les Ecologistes ne veulent pas être au gouvernement Valls et c’est heureux. Après un tour chez Book-Off, je me balade au hasard dans le quartier et arrive au marché d’Aligre dont une partie est consacrée à la brocante et à la bouquinerie, des livres à un euro que je délaisse.

    C’est sur cette place que je déjeune, au restaurant La Grille dont le patron change de chapeau tous les quarts d’heure, passant du sombrero à la casquette de capitaine. La cuisine est d’inspiration méditerranéenne. Au menu à onze quatre-vingt-dix, je choisis le tartare d’avocat à l’huile vierge, le tagine de poulet et le moelleux au chocolat. Près de moi mangent deux hommes dont l’un ressemble au poète Bernard Noël. Il confond la Trois Gé avec la Trois Dé. J’ai vue sur le marché qui va vers sa fin. On y brade les légumes « Un euro, un euro, un euro ». La population locale a belle allure malgré sa pauvreté. On est loin de la léthargie chronique des passants des rues de Rouen. Cela me fait grand bien de respirer un autre air, même pollué. J’accompagne la nourriture fort bonne d’un quart de merlot.

    Peut-être est-ce lui qui est responsable de ma tendance à l’endormissement tandis qu’après un trajet en bus je passe une partie de l’après-midi à lire au Jardin du Luxembourg. Les Mémoires de la marquise de La Tour du Pin sont pourtant passionnants.

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    Rouen, sur la vitrine d’une agence immobilière de la rue de la Jeanne : « Transformer vos impôts en patrimoine : Loi Duflot » (ce qui restera du passage des Ecologistes au gouvernement Ayrault).

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    Jeudi, début d’après-midi, manifestation sur les marches d’un des grands escaliers du Palais de Justice (anciennement Parlement de Normandie) : « Greffiers en colère », « La Justice ne se fera pas sans nous ».

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