• Soirée d'ouverture au Conservatoire de Rouen

                Vendredi dix-neuf heures, c’est la soirée d’ouverture du Conservatoire de Rouen. J’écoute la discussion entre mes deux voisins de devant. Un grand journaliste local qui retrouve là un vieil ami. Le bavardage en arrive à la crise financière.

                -Je suis au courant de tout depuis quatre mois, se vante le vieil ami. Mon boulanger est un ancien traideur et il me raconte tout ce qui va se passer avant que ça arrive.

                -Un boulanger ancien traideur, ça c’est marrant, commente le grand journaliste local. Moi, je sais tout depuis un an.

                Le vieil ami continue son histoire de boulanger traideur mais l’autre ne l’écoute plus :

                -Je t’ai dit que je sais tout depuis un an. J’ai même écrit un article là-dessus dans un journal à l’étranger.

                Sans doute écrit-il maintenant un article pour l’étranger sur ce qui se passera dans un an, me dis-je, alors qu’arrivent Valérie Fourneyron, Maire de Rouen et Laurence Tison, son adjointe à la Culture, pour lesquelles Claire Paris-Messler, la directrice du lieu, a réservé une rangée entière de fauteuils.

                Evidemment, discours fourneyresque, moins nul que celui destiné mercredi dernier aux élèves des Beaux-Arts. J’entends que ce n’est pas une journée qui est promise aux étudiant(e)s en novembre, mais une semaine entière, et à terme ces petit(e)s veinard(e)s auront une Maison.

                On passe aux choses sérieuses. Le spectacle est en trois parties, mettant successivement en valeur la danse, le théâtre et la musique. Percudanse Acte Deux joue de la percussion corporelle « Comment un corps de danseur sonne-t-il ? Comment un percussionniste danse-t-il ? ». Clin d’œil à Fellini montre un désopilant conglomérat d’acteurs et d’actrices gloupant un peu partout et jusque dans la salle (j’échappe de peu à me faire appeler Marcello, c’est le vieil ami du grand journaliste local qui y a droit, à son contentement, semble-t-il). La leçon de chant électromagnétique, mini opérette de Jacques Offenbach, conclut, avec Xavier Legasa et Leïla Galeb, parfaits dans leur rôle, lui très professeur de chant italien, elle très bergère normande.

                L’occasion est aussi de présenter le programme de l’année, ce que fait Claire Paris-Messler avec son exubérance habituelle : « Un programme en trois points : du plaisir, du plaisir et du plaisir ». Petite nouveauté : le Conservatoire devient Etablissement à Rayonnement Régional. Ce qui vaudra aux élèves de découvrir Beuzeville, là-bas au fond du département de l’Eure. Je ne suis pas sûr d’avoir envie de rayonner jusque-là pour les voir et entendre.

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