• Soirée de clôture de l’Agora du Cinéma Coréen de Rouen au cinéma Pathé

    Fébrilité chez les étudiant(e)s coréanisant(e)s de l’Université de Rouen, c’est ce mardi soir la clôture de l’Agora du Cinéma Coréen : projection de Lovers vanished de Cho Chang-ho (en présence du réalisateur) suivie d’un coquetèle offert par la municipalité rouennaise.

    Il y a foule, divisée en deux rangées « avec invitation et réservation » et « avec invitation sans réservation ». Celles et ceux qui ont acheté un pass, qui ont fait le maigre public de ce festival pendant huit jours, n’ont pas eu pour la plupart l’invitation et ne sont donc pas là.

    Pour ma part, j’en ai une, obtenue de haute lutte auprès de l’Agora, et puis un soir madame Beaumont m’a inscrit, en plus, sur son petit cahier. Qui sont les présent(e)s ? Celles et ceux qui sont sur « la liste de la Mairie », liste recensant les bourges et les bourgesses de la ville, dont les politicien(ne)s de gauche et de droite, les mêmes que je côtoie aux vernissages des expositions du Musée des Beaux-Arts, se fichant de la plupart des expositions proposées comme du cinéma coréen, toutes et tous venus là par vanité sociale.

    Après une attente fatigante, nous entrons dans la salle trois, l’une des grandes salles du cinéma Pathé. La comédie bat son plein chez les invité(e)s de la Mairie (vous ici quelle surprise !) jusqu’à ce qu’arrivent les organisateurs et les huiles. Deux couples d’étudiants présentent la soirée, les garçons en tenue de ville et les filles en costume traditionnel coréen (c’est toujours sur les filles que ça tombe), et lancent le film des Bétéhesses en audiovisuel du lycée Corneille, film retraçant la première journée de l’Agora dans lequel on me voit, à mon grand désagrément, dire ce que je pense du film Arahan. Vient le moment des discours : celui de l’ambassadeur de Corée en France, celui d’un obscur conseiller municipal rouennais remplaçant à la dernière minute l’adjointe à la Culture absente, celui du Président de l’Université de Rouen, celui de Kuy-young Beaumont, puis Cho Chang-ho parle de son film, traduit par un élève, film qualifié par lui de raté.

    Raté ou pas, je me doute qu’il ne me plaira pas, n’ayant pas aimé son autre film The Peter Pan Formula. Effectivement, je ne m’intéresse pas du tout à cette histoire abracadabrantesque au romantisme adolescent qu’applaudissent servilement les invité(e)s de la Mairie de Rouen.

    Laquelle se révèle pingre, n’offrant que des jus de fruits et du crémant rosé. Je prends un verre en plastique empli de ce mauvais vin et slalome entres les présents, mangeant quelques-uns des makis coréens qu’ont fabriqués en quantité les étudiant(e)s coréanisant(e)s (nous sommes loin des délicieux mets coréens offerts autrefois au Gaumont). Je demande à plusieurs invité(e)s pourquoi il y a tant de monde ce soir alors que nous n’étions qu’entre dix et trente dans la salle lors des séances de la semaine, n’obtenant que des réponses fuyantes et gênées.

    Je suis très énervé en songeant que l’ambassadeur de Corée va rentrer à Paris en croyant le roi bien habillé alors que pendant huit jours je l’ai vu à moitié nu. Filouterie, escroquerie, supercherie, fumisterie, ces mots me tournent dans la tête quand je rentre seul dans la nuit par le quai bas désert.

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