• Soirée de présentation de la nouvelle saison du Hangar Vingt-Trois au cinéma Omnia avec la chanteuse Abir Nasraoui

    A voir le monde qui attend au pied de l’escalier menant à la salle Un de l’Omnia ce jeudi soir, on pourrait croire que le cinéma ça marche à nouveau, mais non il s’agit de la soirée de présentation de la nouvelle saison du Hangar Vingt-Trois, une innovation de son nouveau directeur, laquelle ne peut se tenir dans sa salle dont on répare la toiture. Après une attente fatigante, le feu vert est donné. Je m’installe là où on peut allonger ses jambes. La salle se remplit incomplètement.

    On commence avec une chanson d’Abir Nasraoui puis celui qui ne se présente pas mais que l’on devine être le nouveau directeur, un certain Sébastien Lab est-il écrit dans le programme, dit quelques mots et donne la parole à Madame le Maire de Rouen. Celle-ci démarre à son habitude par une phrase sans verbe : « Beaucoup de plaisir à être là ce soir. »

    Comme on pouvait s'y attendre, elle ne dit pas un mot d’Ahmed Merghoub, l’ancien directeur du Hangar Vingt-Trois, viré par ses soins parce que soupçonné de harcèlement moral. Elle se félicite d’être à l’Omnia dont elle cite le nombre de spectateurs sans dire que c’est moins que prévu (ma voisine me dit que venue voir récemment un film pour enfant, elle était seule dans la salle avec son petit-fils). Elle affiche sa priorité, le spectacle pour la famille, pas de quoi me séduire.

    On en vient à la présentation de la saison par Sébastien (pas un mot de remerciement à l’ancien directeur, l’histoire du Hangar Vingt-Trois semble commencer avec lui) et Tiphaine (une certaine Tiphaine Le Maout, m’apprend le programme, chargée de la communication du Hangar). Heureusement que la vidéo est là pour faire passer le pensum, me dis-je, agacé que ce qu’on appelle la chanson française soit délaissée au profit du cirque, de la magie, et autres distractions « tout public ».

    Il est l’heure de se restaurer. Le personnel du Hangar distribue des pâtisseries orientales et des boissons sucrées qu’il faut bien manger et boire. Il en reste. Les serveuses et serveurs repassent insistant pour qu’on en reprenne. C’est presque du harcèlement alimentaire et une sorte d’hommage en creux à Ahmed Merghoub.

    Le spectacle est aussi pour lui, semble-t-il. Abir Nasraoui revient avec ses musiciens. Elle est Tunisienne, vit à Paris, et chante l’amour et la liberté devant un public clairsemé (certain(e)s sont partis à la pause). C’est le meilleur moment de la soirée.

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    Ce vendredi matin, je croise Patrice Quéréel au Clos :

    -J’ai une bonne nouvelle à t’annoncer, me dit-il, même deux. Sylvain Amic, le nouveau directeur du Musée, prépare une expo Flaubert et une expo Duchamp.

    -C’était bien à craindre, lui réponds-je.

    Je dois lui expliquer que j’en ai assez de ce nombrilisme culturel, marre de ces expositions rouenno-rouennaises.

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    Une expo Flaubert oui mais à Carcassonne, une expo Duchamp pourquoi pas à Valenciennes.

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