• Supérieur Inconnu, un numéro Spécial Bizarre

                Aux aurores, ce matin, redescendant la rue Beauvoisine après avoir fait quelques photocopies chez Copyfac, je m’arrête devant la vitrine de la bouquinerie de Joseph Trotta et qu’y vois-je, le Poésie/Gallimard consacré à Ghérasim Luca, qui contient Héros-Limite suivi du Chant de la carpe et de Paralipomènes. Je me promets de repasser dans l’après-midi pour l’acheter.

                A midi, la factrice m’apporte le numéro Spécial Bizarre de Supérieur Inconnu. C’est ce qu’André Breton appelait un hasard objectif. J’ai découvert Ghérasim Luca par l’intermédiaire de Sarane Alexandrian, ami d’André Breton après la deuxième guerre mondiale et directeur de Supérieur Inconnu.

                Un superbe numéro que ce Spécial Bizarre dans lequel on croise entre autres le poète Stanislas Rodanski, Pierre Pinoncelli (le hors-l’art-loi, comme le nomme Alexandrian), Andrea G. Pinketts (l’auteur de romans noirs) et Eduardo Kac (bioartiste et biopoète). Je figure également au sommaire (moi qui ne suis pas le plus bizarre) pour un texte intitulé Un dimanche parmi les morts. C’est un grand plaisir de collaborer à Supérieur Inconnu.

                Cet après-midi, je vais donc chez Joseph Trotta et y achète le Poésie/Gallimard consacré aux écritures de Ghérasim Luca. On y trouve notamment Passionnément, ce poème d’amour que je ne me lasse pas d’écouter car Luca, il faut l’entendre dire ses textes, et par bonheur Passionnément se télécharge facilement sur Internet, un enregistrement précieux de celui qui, après avoir été expulsé de son appartement, s’est suicidé en se jetant dans la Seine, à Paris, le neuf février mil neuf cent quatre-vingt-quatorze, à l’âge de quatre-vingts ans, après avoir vécu quarante ans en France, sans papiers.

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