• Tagine, boulaouane et Nuits impressionnistes

            Mercredi, je ne peux me tromper : la chaleur et le ciel sans nuages sont assurés jusqu’à l’entrée de la nuit. Aussi, je propose à celle qui veille sur moi d’aller un peu voir à quoi ressemblent les projections baptisées Les nuits impressionnistes, sans grande illusion cependant.

            Avant que ne sonne l’heure, nous avons idée d’une soirée sangria tapas au Vicomté, mais installés en terrasse, rue de la Vicomté, c’est la déconvenue. La jolie serveuse blonde au sourire permanent nous apprend qu’en août point de cuisinier et donc point de tapas. Nous nous levons et allons chercher ailleurs notre bonheur, croisant au bout de la rue un escadron de policiers veillant sur l’oisiveté rouennaise.

            C’est La Cave Royale, une table en terrasse rue Damiette, qui nous sauve la mise. Un délicieux tagine aux fruits remplace les tapas et le boulaouane gris, la sangria. Je peux à nouveau couper ma viande. Cette renaissance me met de bonne humeur et elle itou. Pour fêter l’amour, elle claque en une soirée son budget du mois.

            A vingt-deux heures trente, nous sommes devant la Cathédrale. La première moitié des Nuits impressionnistes est loin de valoir l’ancienne projection intitulée De Monet aux pixels. L’ennui guette. Deux ou trois tableaux à la lumière blanche, déconstruisant ou reconstruisant l’édifice, sauvent la mise. Le reste est bon à jeter avec la musique.

            Nous enchaînons avec l’autre moitié, projetée sur les extrémités du Musée des Beaux-Arts. Le centre du bâtiment reste dans l’ombre. Cette projection à vous créer un strabisme divergeant ne présente pas le moindre intérêt. C’est de la bête illustration, une bande-annonce publicitaire pour l’exposition Fabius de deux mille dix. La musique est abominable, s’achevant par Satie au violon (avec Van Gogh à l’accordéon). Un silence déçu suit la fin de la prestation, puis quelques applaudissements polis se font entendre, dont nous nous abstenons.

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