• Tournée dominicale de vide greniers (Rouen Saint-Julien, Houppeville, Saint-Jacques de Darnétal, Bihorel hippodrome)

    De plus ou moins bon pied, m’appuyant sur celle qui marche à mes côtés, je rejoins ma voiture ce dimanche et nous voilà partis pour une tournée de vide greniers, laquelle commence à Rouen dans le quartier Saint-Julien.

    Au petit matin, l’endroit nous est comme hostile, nous n’y faisons qu’un aller et retour sans y trouver quoi que ce soit et partons pour l’attrayant village d’Houppeville où la pêche n’est pas meilleure.

    La carte routière sur les genoux, elle m’emmène à Saint-Jacques de Darnétal. Je me gare devant la gendarmerie. Le soleil nous rattrape dans le parc où se tient le déballage. Je la laisse devant un éventaire qui propose des paires de chaussures, cherchant de mon côté quelque livre excitant.

    Elle me rejoint avec sur les bras deux boîtes de chaussures.

    -Tu les as payées combien ?

    -Elle me les a données, se réjouit-elle.

    Ce n’est pas la première fois qu’on lui fait des cadeaux en de tels lieux.

    Nous rentrons à Rouen où, sous un soleil à éclipses, nous déjeunons dans le jardin en buvant modérément car ensuite je reprends la voiture pour visiter le vide grenier de l’hippodrome de Bihorel. Deux tours d’hippodrome c’est bon pour les chevaux mais pas pour un homme clopinant.

    Cependant, il faut croire que je n’en ai pas assez puisque après l’avoir reconduite dans sa famille, je retourne à Saint-Julien dont le visage n’est plus rébarbatif, Il fait chaud soleil et la foule du quartier a envahi les rues. J’achète pour celle qui n’est plus là un Bataille qu’elle n’a pas : Les larmes d’Eros dans l’édition Dix-Huit, en couverture l’Ange anatomique de Gautier d’Agoty. Ce sont les Surréalistes qui ont donné ce titre au dessin, apprends-je rentré chez moi, lequel se nomme en réalité Femme vue de dos, disséquée de la nuque au sacrum.

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    Quand même quelques livres dans mon sac au bout de ce dimanche : les Histoires impossibles d’Ambrose Bierce (Cahiers Rouges Grasset), Mal de pierres, récit familial sarde de Milena Agus (Liana Levi) et Sylvia de Leonard Michaels (Christian Bourgois). 

    Ce dernier est le récit quasi clinique de la relation qu’eut l’auteur trente ans plus tôt avec Sylvia Bloch, une histoire terminée tragiquement dans laquelle on croise Miles Davis, Jack Kerouac et Lenny Bruce.

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    A pied, pour mon pied, une deuxième fois lundi matin chez mon nouveau médecin. La fois précédente, mardi dernier, une visiteuse médicale (comme on dit dans ce milieu), c’est-à-dire une commerciale (comme on dit ailleurs), est venue le convier à la présentation d’un nouveau médicament un mercredi à venir. Son argument massue : « C’est chez Gill ». Lui, a répondu qu’il ne travaille pas le mercredi.

    Gill, le restaurant le plus étoilé à Rouen par la maison Michelin, on ne se refuse rien chez les marchands de médicaments. Cela sera inclus ensuite dans le prix du nouveau produit et remboursé par la Sécurité Sociale (en déficit).

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