• Un petit coup de jeune

    Un lecteur m’écrit : « Si on suit ta logique « Tout sauf Sarkozy » jusqu'au bout, tu n'aurais pas dû voter Bayrou au premier tour, puisque aucun sondage ne l'annonçait accéder au second tour… ».

                C’est le paradoxe. Mais un paradoxe qui ne prend sa force que si l’on pense que les sondages n’ont aucune influence sur le vote des électeurs. Or Bayrou est passé du faible score où il stagnait en début de campagne à un score quasi égal à celui de Marie-Ségolène précisément au moment de la parution du sondage l’annonçant potentiel vainqueur au deuxième tour, il a baissé après et on connaît la suite.

                Nous voici, paraît-il, revenus à l’avant soixante-huit. Au pays de l’ordre, du travail, de l’autorité et de la morale. Je me réveille ce matin en mil neuf cent soixante-sept. J’ai seize ans. Et dans un an, je vais bien m’amuser.

                Seize ans comme pas mal de celles et ceux rassemblés hier soir devant la mairie, n’ayant donc pas voté, et qui subiront la sarkoze durant toute leur adolescence (ce devait être la dernière fête avant l’ère Sarkozy), des branlotins et des branlotines tristes, la bouteille d’alcool à la main pour certain(e)s, parti(e)s en cortège dans les rues en criant « Sarko enculé ».

                Je les ai regardé(e)s s’éloigner, la place était cernée par la police, j’imagine la suite.

                J’imagine aussi que tout n’est pas perdu, qu’aux législatives l’opposition pourrait l’emporter et qu’au Sarko serait passée ainsi une camisole de force, mais je n’y crois guère, la gauche est très douée pour perdre les élections.

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