• Une journaliste de Paris Normandie matraquée par la Police

                Hier, je fais un petit tour sur le laconique site Internet de Paris Normandie, journal régional. J’apprends ainsi que la veille une jeune journaliste de ce quotidien « a soudainement reçu par-derrière cinq ou six violents coups de tonfa (la matraque à poignée des forces de l'ordre) ». Cela s’est passé à Rouen lors d’une des manifestations d’étudiants. La police bloquait la bretelle d’accès au pont Guillaume-le-Conquérant. Cette jeune journaliste (qui doit être celle que je croise parfois dans les procès de Sans Papiers et est en réalité pigiste pour le journal quotidien) se trouvait en tête du cortège. Elle a été coincée par les manifestants qui arrivaient derrière elle et s’est fait sévèrement matraquer.

                Paris Normandie précise que « rien, c'est vrai, ne pouvait (la) différencier d'une étudiante », ce qui peut donner à penser qu’il est normal que la police frappe les étudiantes, avant de conclure « Meurtrie, la jeune femme souffrait beaucoup hier soir. Dur apprentissage du métier. »

                Pas la moindre indignation donc du côté de Paris Normandie. Ce jour-là, l’affiche qui devant chaque dépôt de presse décourage d’acheter Paris Normandie n’annonce pas l’évènement mais donne comme une information, et cela dans un jargon typique de vrai journaliste assis dans un bureau, quelque chose comme « Bientôt il faudra faire la chasse au gaspi d’énergie ». Dur apprentissage du métier là aussi pour la jeune pigiste.

                Secondairement, cet évènement m’apprend le nom de la matraque à poignée des Céheresses, celle-là même utilisée en quantité par Kendell Geers pour son immense étoile exposée chez Yvan Lambert à Paris.

               Et grâce à Ouikipédia, j’en sais des choses maintenant sur cette arme policière. Notamment qu’elle vient du Japon ancien où elle servait à repousser les envahisseurs à mains nues (étant « à la base une poignée de meule de moulin à moudre). Et que « le tonfa utilisé en Police prend alors le nom de Bâton de défense à Poignée Latérale », couramment Bépéhelle.

                J’espère qu’elle va mieux la petite pigiste de Paris Normandie.

               Quant à moi, je suis bien prudent, lorsque je me trouve à mains nues dans une manifestation. Je ne marche jamais en tête. J’évite ainsi le risque d’être moulu par les Céhéresses.

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