• Une manif dégonflée dans les rues de Rouen

                A mon arrivée sur le Cours Clemenceau, ce matin à dix heures, je constate que la manifestation du jour attire bien moins de monde que la dernière, le vingt novembre deux mille sept. Elle est à l’image du ballon accrochée à la camionnette de la Haie Fessue : dégonflée.

                La défense du pouvoir d’achat, ce n’est pas très excitant, c’est vrai, mais il est aussi question de protester contre le démantèlement de la fonction publique, c’est pour cela que je suis là. Et aussi parce que je ne supporte pas de vivre sous le règne de Sarkozy.

                Je croise une professeure des écoles de ma connaissance. Elle me dit que dans son école de huit classes, tout le monde était en grève la fois dernière et aujourd’hui seulement deux.

                -Pourquoi ?

                -Ils ne veulent pas perdre d’argent.

                Moins on paie les fonctionnaires, moins ils font grève, c’est logique.

                Le cortège est triste et mou. Je m’ennuie. Je décide de le quitter dès qu’il passera près de chez moi. Je m’arrête donc au bout de la rue Saint-Romain et regarde passer celles et ceux qui étaient derrière moi. Un membre de la Cégété est là près de moi. Je comprends qu’il est en train d’estimer le nombre de manifestants. Il est interpellé par l’un d’eux.

                -Alors ?

                -Un quart d’heure. Il y en a encore un peu derrière, mais c’est pas beaucoup.

                Juste avant que je ne parte, une anarchiste me donne son tract intitulé « Bloquons tout ». Je veux bien, quand on sera un peu plus nombreux.

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